
Simple Plan conquiert à nouveau le FestiVoix
Radio-Canada
Une marée humaine s’étend devant la grande scène du fleuve. Impossible de se frayer un chemin jusqu’à la scène. Pouvez-vous imaginer le parc portuaire à guichets fermés? C’est ce qui attendait Simple Plan. La scène s’illumine en rouge, la musique de Star Wars démarre… puis avant même de voir le groupe, on entend la voix de Pierre Bouvier « Bonsoir Trois-Rivières… faites du bruit! ». Ça ne m’étonnerait pas qu’on ait entendu Trois-Rivières au Festival d’été de Québec.
La machine Simple Plan n’a fait qu’une petite bouchée du public du FestiVoix. On réalise dès les premières notes qu’on a affaire à des artistes qui jouent dans les ligues majeures. Le son, l’éclairage et la puissante présence scénique témoignent du fait que Simple Plan mène une carrière internationale et joue sur les plus grandes scènes du monde. Malgré tout, le groupe opte pour la simplicité : pas d’effets spéciaux démesurés, pas de prise de tête, juste des bonnes chansons, de l’énergie explosive, du grand plaisir et beaucoup de générosité. Ça fait au-dessus de 20 ans qu’on est en spectacle dans le monde, l’Europe, l’Asie, l’Australie. Comment on a réussi à faire ça? C’est à cause des gens comme vous déclare Pierre Bouvier descendu de scène, au milieu de la foule. Le groupe a livré ses plus grands succès Jet lag, Addicted, Summer paradise, a fait sauter la foule sur Jump, l’a fait chanter Welcome to my life, Crazy. Vous êtes débiles ce soir! nous dit le chanteur. Mais eux sont tout simplement incroyables.
Simple Plan était venu en 2006, au festival qui s'appelait à cette époque L’International de l’art vocal. Il avait marqué l’histoire de l’événement. Le groupe se rappelle très bien ce spectacle même s’il en a fait des centaines depuis. En entrevue Jeff Stinco mentionnait que c’était symbolique pour eux à cette époque. On jouait beaucoup à l’étranger, on réussissait quand même très bien, mais ça a pris du temps avant que le Québec nous adopte. Alors on revenait tout d’un coup très proche de chez nous, avec beaucoup de succès. C’était vraiment sympathique. Chuck Comeau renchérit c’est vraiment spécial pour nous jouer ici. On fait un effort pour jouer partout, dans toutes les villes au Québec. On va à Amos dans une semaine, on était au Saguenay. Ça reste notre province, notre chez nous puis on veut vraiment jouer pour les fans ici, on aime ça, on a du fun.
Même si leur venue à Trois-Rivières remonte à il y a 16 ans, le groupe n’a rien perdu de sa fougue, la voix de Pierre Bouvier demeure tout aussi juvénile qu’elle l’était au temps de Just a kid et leur générosité envers le public est encore plus grande. On devrait être ici plus souvent, nous dit le chanteur. On est tout à fait d’accord avec ça. N’attends pas 16 ans avant de revenir Simple Plan, s’il te plaît.
On connaît tous une personne qui vit dans une autre ville et qui vient faire la fête avec nous une ou deux fois par année. C’est souvent l’ami d’un ami qui est devenu notre ami. Eh bien, Vincent Vallières, c’est notre ami de l’Estrie. Au début des années 2000, au début de sa carrière, il venait à Trois-Rivières voir ses amis à l’UQTR, puis il a fait ses premiers spectacles à la Chasse-Galerie, au Nord Ouest Café, au défunt Maquisart. Il est un peu chez lui ici. Il peut débarquer quand il veut, aller où il veut, il va toujours y avoir une place pour lui. C’est la même chose pour le FestiVoix. Il aurait très bien pu faire la grande scène du fleuve, mais il souhaitait la scène plus intime du monastère, parce qu’il voulait nous présenter un spectacle unique, spécialement conçu pour cette scène.
Il a invité son amie Ingrid Saint-Pierre, histoire de nous attendrir davantage. Ingrid Saint-Pierre a fait ses débuts à Trois-Rivières, au Café Morgan. Ici, on l’a adoptée depuis longtemps. Vincent Vallières nous a préparé un spectacle intimiste, accompagné d’un quatuor à vent. Sur la scène, un instrument inhabituel pour un spectacle de Vallières : un piano. On se dit : mais oui, c’est vrai, Ingrid Saint-Pierre est là. Mais quelle n’est pas notre surprise de voir que c’est l’auteur-compositeur-interprète qui joue de l’instrument, avec beaucoup de talent il faut dire.
Vincent Vallières nous offre L’amour c’est pas pour les peureux, Un quart de piasse, Le temps passe. Puis, Ingrid Saint-Pierre vient le rejoindre pour interpréter avec lui une de ses chansons préférées, Compter les corps du groupe Vulgaire Machins. Elle l’accompagne au chant pour le reste du spectacle, sans jamais toucher le piano. Vincent Vallières s’en est chargé lui-même pour la pièce Lili. Un beau spectacle tout en douceur, en introspection qui s’est terminé avec la touchante On va s’aimer encore.
Merci, Vincent. Tu reviens quand tu veux, tu es chez toi ici.