Services de diffusion continue en ligne: la décision du CRTC suscite des réactions mitigées
TVA Nouvelles
Le nouveau plan réglementaire du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de faire payer les géants du web pour soutenir le contenu canadien et autochtone a suscité des réactions mitigées.
Le régulateur canadien de l'audiovisuel a indiqué mardi que les plateformes de diffusion en ligne contribuent pour 5 % de leurs revenus au financement de contenus locaux, conformément à la Loi sur la diffusion continue en ligne.
Si Télé-Québec a salué la décision du CRTC de fixer «la contribution de base des services en ligne à 5 %», ce n’est pas le cas de Québecor qui accuse le régulateur fédéral de manquer «une belle occasion» d’injecter des fonds dans l’écosystème audiovisuel d’ici.
«Nous sommes satisfaits que le CRTC ait prêté une oreille attentive aux revendications que nous avions émises lors des audiences, le 4 décembre dernier», a déclaré Marie Collin, présidente-directrice générale de Télé-Québec dans un communiqué.
Malgré ce satisfit, Télé-Québec invite le CRTC à se pencher sur l’un des enjeux majeurs et urgents du système de radiodiffusion canadien concernant le décrochage des jeunes générations de la consommation de la culture francophone sur les plateformes d’ici.
«Alors que les contributions des entreprises en ligne étrangères devaient initialement aider à soutenir le système canadien de radiodiffusion, la décision rendue aujourd’hui par le CRTC a manqué une belle occasion d’injecter de nouvelles sommes dans notre écosystème», a réagi pour sa part Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction.
Selon le patron de Québecor, les géants du web n’auront comme obligation que de remettre «une infime partie» de leurs revenus au Fonds des Médias du Canada, alors qu’ils ont le loisir de continuer à produire du contenu canadien comme ils le faisaient auparavant.
«Lorsque l’on sait que Québecor, à elle seule, a dépensé plus de 415 M$ en 2023 en contenu canadien, les nouvelles contributions estimées à 200 M$ pour l’ensemble des entreprises en ligne étrangères sont clairement dérisoires», a déploré M. Péladeau.
«Alors que nous martelons l’urgence d’agir pour assurer la survie de nos entreprises de radiodiffusion dont le rôle est vital pour la production de nouvelles, il est inconcevable que le CRTC exclue les entreprises comme TVA du soutien offert pour la production de nouvelles locales», a-t-il dénoncé.