Service incendie: une petite municipalité poursuivie pour près de 300 000$
TVA Nouvelles
Temps de réponse des sapeurs trop long, formation jugée inadéquate et absence d’un système de communication fiable : la municipalité de Saint-Alphonse, en Gaspésie, se retrouve dans l’eau chaude.
Les propriétaires d’un garage incendié en juillet 2020 intentent une poursuite de près de 300 000$ contre la municipalité en raison de diverses lacunes lors des événements.
Alors que leur garage était la proie des flammes, Martin Kenny et Claudine Laviolette ont dû patienter pendant 23 longues minutes avant de voir arriver les secours. Même si la caserne d’incendie de Saint-Alphonse se trouve à 4 kilomètres de leur domicile, ce sont les sapeurs de Caplan, appelés en entraide, qui sont arrivés en premier.
«J’étais découragé. Je voyais mon garage brûler et j’étais planté là et il n’y avait pas de pompiers qui arrivaient. (...) Je ne pouvais pas rien faire. Je suis allé au chemin et les pompiers n’arrivaient pas», se souvient le sexagénaire.
Selon le schéma de couverture de risque de la MRC de Bonaventure, un minimum de huit pompiers formés est requis dans un délai de 15 minutes lors d’un appel d’urgence.
En raison de cet incident qui aurait pu avoir de lourdes conséquences, Martin Kenny et Claudine Laviolette réclament la somme de 297 820$ à la municipalité en dommages et intérêts.
L’administration du maire Gérard Porlier a tenté tant bien que mal de convaincre le tribunal de rejeter la demande pour cause de prescription, mais en vain.
La municipalité a refusé de commenter le dossier.
Même si l’avocat du couple a déposé la requête en mars 2021, bien au-delà des six mois permis par la loi, le magistrat a pris en compte la jurisprudence qui n’accepte pas de faire nécessairement coïncider le point de départ de la prescription avant la date de l’événement malheureux. Les demandeurs n’étaient pas au courant des fautes commises lors de l’intervention avant octobre 2020.