
Sean Paul marque l’histoire du FestiVoix
Radio-Canada
Tous ceux qui étaient au spectacle de Simple Plan en 2006 se souviennent comment cet événement a marqué un tournant dans l’histoire du FestiVoix. Même si personne ne connaît l’avenir, on peut penser que le spectacle de Sean Paul fera de même.
Dès le milieu de l’après-midi, il y avait beaucoup de monde en ville. Dans la rue, des gens qui parlent anglais, qui n’habitent pas Trois-Rivières, Bécancour ou Shawinigan. Visiblement la vedette jamaïcaine compte sur des fidèles prêts à faire des kilomètres pour venir le voir.
En route vers le site, on constate beaucoup plus d’agents de sécurité et de policiers que les autres soirs. L’ambiance est bonne, les gens sont ici pour s’amuser.
Le parterre de la scène du fleuve était plein à craquer. Normalement, les spectateurs installés dans la pente qui fait face à la scène sont assis sur le sol et parfois même allongés. Ce soir, ils étaient tous debout. La dernière fois où j’ai vu autant de monde, c’était au spectacle de Offspring. Là encore, je me demande s’il n’y en avait pas plus ce soir.
Au fond de la scène, un grand drapeau de la Jamaïque. Sous cette chaleur tropicale, on s’y croirait. Sean Paul est accompagné d’amis, de musiciens et de danseuses qui ont clairement l’intention de faire du parterre de la scène du fleuve, la plus grande piste de danse que Trois-Rivières n’a jamais vue.
Il enfile des hits Get busy, She doesn’t mind, des nouvelles pièces. Le dancehall, le reggae, le reggaeton, l’afrobeat règnent en maître. On a eu droit à un numéro de twerk de niveau supérieur, faisant passer Miley Cyrus pour une débutante. Les gens chantent et dansent partout, partout, partout. Sean Paul en demande encore et encore. You want me to stay? You want me to go? (Vous voulez que je reste? Vous voulez que je parte?) demande-t-il à la foule. L’artiste jamaïcain bouge, danse, saute. Il est infatigable. L’ambiance est complètement folle. J’ai jamais vu ça, c’est notre plus gros show, me dit Naomie Rousseau, la coordonnatrice aux communications du FestiVoix, sidérée de voir ce qui se passe sous nos yeux. Elle me regarde et me demande : Donc, la pop à Trois-Rivières, c’est un gros oui?
Sean Paul termine, quelque peu essoufflé, son spectacle en apothéose avec Temperature sous une pluie de confettis. On en aurait pris encore. Au moins un rappel. Mais on va faire avec. Le spectacle restera mémorable.
Un matelas soufflé blanc, affublé d’un arc en ciel qui surfe sur la foule; des bénévoles du FestiVoix qui arrosent la foule pour la soulager de la chaleur; l’ambiance était festive dès le début du spectacle de Laurence Nerbonne qui a offert une solide performance pour la première partie de la vedette jamaïcaine. Si elle ressentait une certaine pression de devoir performer devant l’une des plus grosses foules du FestiVoix, rien n’a paru. Accompagnée de quatre danseuses et de sa DJ, les artistes ont donné le ton à ce qui allait venir. Elle a animé la foule avec aplomb, ses chansons aux accents dancehall ont fait danser les spectateurs. Elle a présenté en primeur une nouvelle chanson qui paraîtra sur son nouvel album à l’automne. La pièce intitulée Rainbow a tout de suite été adoptée par les festivaliers. Tout était parfait pour préparer l’arrivée de Sean Paul.
Cette soirée a fait place non pas seulement à la pop, mais à une version du hip-hop qui nous vient du sud : le reggaeton et le dancehall. Extrêmement populaire au tournant du millénaire, cette musique a été portée par Sean Paul, Pit Bull, Daddy Yankee, J. Balvin. En ouvrant la porte à ces artistes, on ouvre la porte aux danses qui s’inscrivent dans le courant hip-hop. Et comme Trois-Rivières est aussi une ville de danse qui se distingue dans des championnats mondiaux de danse hip-hop et au petit écran… c'est un gros oui pour les groupes du genre Naomie, pour finalement répondre à ta question.