Se relever après l'enfer de la toxicomanie
TVA Nouvelles
«J'ai arrêté de consommer et le meilleur de moi est ressorti, mais je l'ai toujours eu le meilleur... c'est juste que je l'ai gelé.» C’est ce qu’a raconté à TVA Nouvelles un ancien toxicomane du Bas-Saint-Laurent, sobre depuis près de deux ans.
La pandémie a été très difficile pour Ken Poitras. Son emploi a été mis de côté en raison de la pandémie. «Je me suis renfermé plus sur moi (donc) ça a empiré, j'ai commencé à consommer plus.»
Il a commencé par vider au moins une caisse de 24 par jour.
Il décide alors de quitter le bas du fleuve pour entrer à la Maison Carignan, située à Trois-Rivières. Il veut une thérapie d'au moins six mois. Il en fera finalement sept et demi. Une décision qui a changé sa vie. Il est sobre depuis maintenant 452 jours.
Une compagnie qu’il a tout récemment fondée, Exil Squad, l’aide à passer à travers les jours de sobriété.
«Ça m'aide parce que je consacre mon temps là-dessus. C'est positif pour moi. Avant, j'étais un gars qui s'isole beaucoup.»
Jeudi matin, Ken Poitras était de retour à sa deuxième maison; la Maison Carignan. Devant une quarantaine de résidents, il a livré un témoignage inspirant. Pour la directrice, Valérie Piché, il est l'exemple parfait de celui qui a su se fixer des objectifs pour remplacer sa consommation.
«Se fixer des objectifs pour se donner le goût de se lever le matin, pis de faire quelque chose parce que dans la consommation ils n'ont plus d'habitudes, plus de routine», a expliqué Mme Piché. «C'est ça qu'il faut que les gens comprennent. C'est que si je veux arrêter de consommer et que la consommation a pris toute la place dans ma vie, il faut que je trouve quelque chose pour le remplacer.»
Dans le public, la mère de Ken Poitras débordait de fierté. Charlyne Thériault se sent choyée d'avoir vu son fils s'en sortir. «Des fois, on pense c'est de notre faute, mais ils ont un cheminement à vivre.»