Scandale en Autriche: un ex-agent secret accusé d’espionnage pour la Russie retrouve sa liberté
TVA Nouvelles
La justice autrichienne a décidé mercredi de remettre en liberté un ancien agent secret autrichien, arrêté fin mars sur des soupçons d’espionnage pour le compte de la Russie, une affaire qui a suscité l’émoi dans le pays alpin.
La Cour d’appel de Vienne a statué sur le recours déposé par Egisto Ott et « ordonné sa libération » au motif « qu’il n’existe pas de risque » de nouvelles infractions, selon un communiqué.
D’après l’acte d’accusation consulté par l’AFP, cet ex-employé de l’Office BVT rebaptisé DSN (Direction de la sûreté nationale et du renseignement) a « systématiquement » et « sciemment » violé la loi en faisant des recherches sans autorisation hiérarchique au détriment notamment de l’Autriche.
Outre ses propres intérêts ou ceux d’amis, il est soupçonné d’avoir agi pour le compte des services de sécurité russes (FSB) ainsi que pour l’Autrichien désormais mondialement célèbre Jan Marsalek, au coeur de la faillite de la société de paiements bavaroise Wirecard.
Introuvable depuis qu’il a fui en 2020, ce dernier se trouverait à Moscou sous une fausse identité, selon des enquêtes de médias internationaux.
Suspendu de ses fonctions dès 2017 et brièvement interpellé en 2021, Egisto Ott avait été de nouveau arrêté le 29 mars après l’apparition de nouveaux éléments dans l’enquête.
Selon ces informations, il aurait contre rémunération transmis à la Russie les données des téléphones intelligents de trois hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur. Un ordinateur portable contenant des documents confidentiels aurait également été remis à Moscou.
Dans le cadre de ses recherches, M. Ott a collecté des données sur un agent du FSB ayant fait défection ou encore sur le journaliste d’investigation bulgare Christo Grozev, critique de longue date du Kremlin.
Après l’arrestation de ce personnage de roman noir, le chancelier conservateur Karl Nehammer avait mis en garde contre « l’infiltration par des réseaux russes » et appelé à renforcer la sécurité.