
Santé : miser sur « autre chose que le travail » pour recruter à T.-N.-L.
Radio-Canada
La tâche est colossale : recruter des professionnels de la santé capables de s’exprimer en français et désireux de vivre en région rurale à Terre-Neuve-et-Labrador. Pour y arriver, des responsables du recrutement veulent notamment s'assurer que les milieux ruraux comblent les besoins des professionnels et de leurs familles à l’extérieur du travail.
À Terre-Neuve-et-Labrador, comme partout ailleurs au pays, le système de santé subit une pénurie de main-d’œuvre.
C’est encore un problème plus criant pour les francophones tout simplement parce qu’on manque de professionnels de la santé d’expression française, donc bilingues. [...] Beaucoup de francophones n'ont pas de médecin de famille, par exemple, explique Jacqueline Higgins, directrice du Réseau de santé en français de Terre-Neuve-et-Labrador.
Selon elle, lors du recrutement de ces professionnels de la santé, il faut tenir compte du caractère rural de la majeure partie de la province, ce qui peut être synonyme de services moins nombreux dans ces endroits que dans les centres urbains.
Un des problèmes qu’on voit souvent, c’est qu’est-ce qu’ils font avec leurs enfants quand ils travaillent, donc la flexibilité en matière de garderie, dit Mme Higgins, qui ajoute que la décision de déménager se prend souvent en famille.
Selon elle, il faut aussi tenir compte du conjoint ou de la conjointe lors du recrutement et s'assurer de la possibilité pour eux de se trouver du travail.
Si on parle de garderies, par exemple, lorsqu'une famille arrive puis qu'on n'a pas de places en garderie, eh bien là, c’est un frein. Ou encore s'il manque d’écoles francophones ou bilingues, renchérit David Lapierre, coordonnateur du Réseau d'immigration francophone de la province.
Il faut qu’il y ait des choses qui se passent dans les petites communautés. Si tu veux garder les gens à Saint-Jean, c’est peut-être un peu plus facile. Il y a des centres sportifs, des arénas, tout ça. Mais si tu t’en vas dans un petit village, eh bien là, il faut avoir des groupes [...] de yoga, des sentiers. Il faut qu’il y ait autre chose que juste le travail, ajoute-t-il.
Autant pour Mme Higgins que pour M. Lapierre, le recrutement et la rétention de professionnels de la santé doivent aussi passer par une collaboration entre les provinces de l’Atlantique.