Sans allègements, des restaurateurs et acteurs du milieu culturel sont désenchantés
Radio-Canada
Des acteurs du milieu culturel et de la restauration sont désabusés quant à la réouverture des salles de spectacles, des cinémas, des bars et des salles à manger. Le premier ministre du Québec François Legault a annoncé, jeudi, des allègements aux consignes sanitaires, mais rien qui ne cible leur secteur d’activité.
Les salles de spectacles et les cinémas sont fermés depuis le 20 décembre et les restaurants depuis la veille du jour de l’An.
Pour Martin Bilodeau, cofondateur du restaurant trifluvien Le Buck, le gouvernement fait preuve d’incohérence. Pourquoi on peut retourner les élèves à l'école et on ne peut pas avoir nos clients dans les restaurants avec deux et trois doses de vaccin et un passeport vaccinal? , lance-t-il.
L’entrepreneur a cessé de compter les jours depuis la fermeture de son établissement. Il ne se fait plus de faux espoirs après les multiples fermetures et réouvertures qu’ont connues lui et ses confrères. On reste dans l'incertitude. On n'a pas de date. On ne sait pas quand on va rouvrir , déplore-t-il.
Le milieu culturel non plus ne se berce plus d'illusions afin d'éviter les déceptions. Depuis deux ans, on a acquis une certaine expérience dans tout ce qui est fermeture et réouverture. On a l'impression que le gouvernement veut que la vague se calme un peu avant de penser à une réouverture , estime Laurence Chartrand, coordonnatrice aux communications chez Culture Trois-Rivières.
Malgré la résignation dont font preuve ces acteurs du milieu, les fermetures à répétition affectent la santé mentale des travailleurs.
Culture Mauricie l’a constaté. L’organisme qui oeuvre au développement régional des arts et de la culture a créé une trousse de premiers soins virtuelle afin de soutenir ses membres.
Ça ne vient pas d’un sondage, mais d’une lecture terrain. On sent qu’il y a une certaine lassitude de ces mesures-là et de l’inquiétude, et on voulait s’assurer que tout le monde puisse trouver une solution en cette période difficile , explique son directeur général, Éric Lord.
Au début de la pandémie, un sondage conduit auprès de ses membres révélait que 32 % d’entre eux avaient déclaré ne pas se sentir bien. Près de deux ans plus tard, la situation est loin d’être résolue, alors que la réouverture du milieu culturel, des bars et des restaurants est une fois de plus attendue.