
San Francisco affolée par un nouvel effondrement des technos
Radio-Canada
Derrière sa blancheur et sa lumière mystérieuse, San Francisco cache bien son jeu. Les tramways continuent de sillonner les rues, l’ancien quartier beatnik de North Beach est toujours aussi fréquenté et attire la jeunesse nostalgique, mais quelque chose a changé au cours des dernières semaines.
Ça a commencé par des gels d’embauches et des petites mises à pied, mais c’était plutôt au compte-gouttes. Cette semaine, toutefois, cela s’est transformé en une vague de licenciements, explique Gerrit de Vynck, reporter techno au Washington Post, durant une entrevue avec Radio-Canada.
Pendant plusieurs années et surtout à partir de la pandémie, les entreprises technologiques de la ville et la Silicon Valley ont largement augmenté leurs profits. Les embauches ont suivi et plusieurs ont cru à tort que la fête allait continuer. Mais l’inflation et le ralentissement économique ont sonné la fin de la récréation.
Les entreprises ont de la difficulté à augmenter leurs revenus comme avant et, avec la hausse des taux d’intérêt, c’est plus compliqué d’investir. La façon la plus rapide de réduire leurs dépenses est de faire des mises à pied, explique M. de Vynck.
L’industrie s’affole maintenant à l'idée de voir les technos trébucher durant plusieurs mois et revivre en quelque sorte l’éclatement de la bulle du début des années 2000.
On voit de plus en plus de comparaisons avec l’effondrement des technos. Il est certain qu’il y aura des faillites, surtout pour les entreprises en démarrage, croit le journaliste.
De plus en plus d’intervenants estiment aussi que les dernières mises à pied sont le prélude à des vagues encore plus importantes en 2023. Depuis le début de l’année, Tesla, Meta, Twitter, Microsoft, Lyft et OpenDoor ont annoncé des licenciements.
On parle de gens comme vous et moi qui perdent leur emploi, des familles, ce n’est pas facile. Malheureusement, les marchés ont changé et les entreprises doivent s’adapter, constate Marie-Michèle Caron, présidente des marchés internationaux chez Thryv.
Cette dernière a décidé de s’installer en Californie il y a huit ans. Elle ne regrette en rien son choix et croit que la ville demeure attrayante malgré tout.