Samian persiste et signe… dans sa langue
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Le rappeur autochtone Samian était de passage sur le plateau de Tout le monde en parle dimanche. Il venait aborder la controverse entourant sa (non)participation au Festival de la chanson de Granby qui a fait couler beaucoup d’encre au cours de la dernière semaine.
Retour en arrière : le lundi 28 février dernier, Samian publiait un statut sur ses réseaux sociaux, devenu viral depuis, dans lequel il dénonçait le fait qu’on ait annulé sa participation au festival, après l’avoir initialement invité, parce que son concert, majoritairement en anishinabemowin, ne correspondait pas aux exigences du festival voué à la musique en français.
« Est-ce qu’encore, en 2022, les langues autochtones doivent être considérées comme des langues étrangères? Ces langues ancestrales d’ici n’ont rien de menaçant pour le français! J’en ai royalement marre de cette mentalité coloniale! Il est temps de changer ça au Québec! L’heure est pressante à la décolonisation », s’offusquait-il.
Sur le plateau de Tout le monde en parle, l’artiste a rappelé que les langues autochtones sont maintenant des langues officielles et que des organisations comme les Francouvertes, par exemple, les acceptent au même titre que le français. Les demandes du festival de Granby représentent pour lui un pas en arrière.
Samian dit avoir toujours voulu bâtir un pont entre les cultures autochtone et québécoise. Ce sont des cultures qui ont tant en commun. Comme le français, les langues autochtones sont menacées. Accepter les requêtes aurait signifié pour lui briser ce pont. Il dit chercher la réconciliation.
Le dernier album du rappeur est entièrement en anishinabemowin. En choisissant de rapper dans cette langue, Samian dit vouloir rendre sa grand-mère et sa communauté fières, car c’est une langue qui se perd.
L’actualité des derniers mois, avec notamment la mort de Joyce Echaquan ou les découvertes funestes autour des pensionnats, ont réveillé chez lui beaucoup de blessures. L’objectif de l’artiste a aussi toujours été de dénoncer ces injustices et ces oppresseurs dans sa musique.