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Saint-Rémi manque d’eau
Radio-Canada
L'alimentation en eau potable reste problématique à Saint-Rémi, une municipalité de la Montérégie où les avis d'ébullition demeurent fréquents malgré les efforts de ses dirigeants, qui ne savent plus vers où se tourner pour trouver de nouvelles sources d'approvisionnement.
Voilà plusieurs années que la ville manque d'eau. Mais voilà : le problème se pose avec encore plus d'acuité qu'auparavant, dans la mesure où sa population est passée de 5700 à 9000 habitants entre l'an 2000 et aujourd'hui – un boom démographique de près de 60 % en un peu plus de 20 ans.
Pour alimenter ses résidents en eau potable, la Ville de Saint-Rémi – qui n'a accès à aucun cours d'eau – peut actuellement compter sur quatre puits munis de pompes à haut débit, tous alignés dans la même faille géologique. Ainsi, elle pompe son eau directement dans la nappe phréatique, à près de 100 mètres sous terre. C'est aussi là que s'approvisionnent ses agriculteurs, qui occupent 96 % du territoire de la municipalité.
Or, la pression de ces puits fait défaut. Surtout lors de périodes de sécheresse, comme l'été dernier, alors que la Ville a dû émettre pas moins de cinq avis d'ébullition.
L'hydrogéologue Julie Gauthier, qui accompagne la Municipalité dans ses recherches d'eau, met en cause les changements climatiques. Ça cause des rabattements de nappes, donc on manque d'eau à plusieurs endroits, a-t-elle expliqué lundi en entrevue au 15-18.
Pour préserver la ressource, la Ville a tenté de percer ailleurs. Mais après avoir effectué une douzaine de forages infructueux, elle n'a eu d'autres choix que de creuser dans la même faille où elle puise déjà son eau. Trois nouveaux puits sont donc en cours de construction.
Malheureusement, on sait qu'à long terme, on puise tous au même endroit, donc c'est ce qui menace peut-être l'avenir à ce niveau-là, admet Nancy Corriveau, directrice générale de la Municipalité.
En guise de solution globale, la Ville a également entamé la construction d'un nouveau réservoir souterrain de 3000 mètres cubes. Ce projet a été présenté l'été dernier aux résidents, à qui l'on a promis que le problème serait réglé à la fin de 2022.
Ce remède a toutefois un coût : 14 millions de dollars pour le réservoir, 5 millions pour les trois nouveaux puits et 5 millions pour le traitement de l'eau – des investissements ayant obligé la Municipalité à contracter des emprunts et à instaurer une nouvelle taxe sur l'eau.