
Saint-Félix-de-Dalquier veut que les élus soient mieux protégés sur les réseaux sociaux
Radio-Canada
Le conseil municipal sortant de Saint-Félix-de-Dalquier croit que Québec doit en faire plus pour protéger les élus municipaux contre l’intimidation et la diffamation sur les réseaux sociaux. Un avis que partagent plusieurs municipalités et MRC du Québec.
En mai dernier, le conseil présidé par l’ancien maire Jocelyn Boucher a demandé par résolution au gouvernement de légiférer pour faciliter la poursuite des délinquants qui s’en prennent aux élus sur les réseaux sociaux.
C’était dans la foulée d’une conférence de presse nationale invitant les gens à se présenter aux élections municipales et de l’annonce du retrait de la vie politique des maires de Longueuil et de Verdun, évoquant le climat toxique sur les réseaux sociaux.
Se faire détruire sur les réseaux sociaux, c’est dégueulasse. On ne peut rien faire. On est poings et mains liés devant le phénomène des réseaux sociaux. Puis ça devient plate. Ça gruge de l’énergie et ça démoralise bien net. Je me suis dit, on va passer une résolution pour que le gouvernement légifère, qu’il fasse une loi pour que quand on a des propos diffamatoires, discriminatoires ou autres pour les élus municipaux, on envoie ça à la Sûreté du Québec pour qu’elle puisse intervenir directement. S’ils décident d’aller porter un ticket de 1500 $, peut-être qu’après ça, les gens vont faire attention avant d’écrire. Ça va faire baisser la tension partout, explique-t-il.
Jocelyn Boucher est conscient qu’il y a toujours la possibilité de poursuivre les individus devant les tribunaux pour diffamation ou atteinte à la réputation, mais il ne croit pas que ce soit toujours la voie à suivre.
Ce printemps, il y a un citoyen qui a écrit sur les réseaux sociaux que le conseil municipal s’en mettait plein les poches. Ça, si ce n’est pas de nous traiter de voleurs publiquement... C’est diffamatoire. Je me souviens quand c’est sorti, on s’est rencontré en caucus et on était un peu déboussolé de ça. Il y en a qui voulaient qu’on poursuive. Moi là, prendre l’argent des citoyens honnêtes pour poursuivre un autre citoyen un peu à côté de la track, je trouve que c’est déplorable. Donc je ne suis pas tombé là-dedans, affirme celui qui souligne qu’en quatre ans, la Municipalité est pourtant passée d’un déficit de 100 000 $ à un surplus de 217 000 $, en plus de geler les salaires des élus depuis trois ans.
La résolution de la Municipalité de Saint-Félix-de-Dalquier a été envoyée à toutes les municipalités et MRC du Québec. Au cours des derniers mois, elles sont des dizaines à avoir adopté la même résolution ou une résolution d’appui, dans pratiquement toutes les régions. Jocelyn Boucher espère que Québec entendra leur cri du coeur et agira rapidement.