Saint-Domingue et Ottawa ne s’entendent pas sur le bureau d’aide à la police haïtienne
Radio-Canada
Alors que la police haïtienne lutte pour contenir de puissants gangs armés, un désaccord entre la République dominicaine et le Canada est survenu vendredi, compliquant davantage un plan international visant à renforcer les forces de police haïtiennes.
Un jour après que la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a annoncé son intention de créer un bureau canadien pour coordonner le soutien à la police nationale d'Haïti cet été en République dominicaine voisine, son homologue dominicain a nié tout accord autorisant la mise en place d’un bureau sur le territoire dominicain.
Dans un message sur les réseaux sociaux, le ministre des Affaires étrangères Roberto Alvarez a déclaré qu'aucun accord n'avait été conclu, ajoutant que le gouvernement dominicain n'avait même pas discuté d'un tel plan.
Dans une déclaration ultérieure à Reuters, le ministère canadien des Affaires étrangères a déclaré qu'il continuait de travailler avec 20 pays et organisations internationales pour renforcer la police haïtienne et renforcer la sécurité, soulignant les pourparlers en cours pour finaliser un emplacement qui soutiendra le travail du groupe à proximité géographique d'Haïti.
La déclaration n'a pas précisé si l'emplacement serait en République dominicaine, qui partage l'île caribéenne d'Hispaniola avec Haïti.
Les relations haïtiennes dominicaines sont depuis longtemps tendues. Depuis l'escalade de la violence des gangs l'année dernière en Haïti, le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental, Saint-Domingue a renforcé la sécurité des frontières et expulsé vers Haïti des dizaines de milliers de personnes fuyant la crise.
Jeudi, Mme Joly a annoncé son intention de coordonner une opération de soutien policier à partir d'une base en République dominicaine et a remercié son homologue, M. Alvarez, de l'avoir fournie, selon une transcription d'un responsable du gouvernement canadien.
Depuis l'année dernière, le premier ministre haïtien Ariel Henry a appelé à une force internationale pour maîtriser les gangs. Ces groupes contrôlent désormais de grandes parties du pays, ce qui a alimenté une crise humanitaire, provoquant le déplacement de dizaines de milliers d'Haïtiens.
Les États-Unis ont poussé le Canada à jouer un rôle de chef de file, mais à ce jour, aucun pays n'a proposé de diriger une force internationale.