S’entraîner pour mieux vivre avec les problèmes de santé mentale
Radio-Canada
La pandémie a été particulièrement difficile pour les personnes qui vivent avec un problème important de santé mentale. Les services qui leur sont habituellement offerts ont été plus limités au cours des dernières années. Pour les aider, le CIUSSS de l’Estrie - CHUS a mis au point un nouveau programme d’entraînement prometteur à Granby.
L'équipe de réadaptation en santé mentale de la Haute-Yamaska a élaboré le projet en collaboration avec le Complexe médico-sportif Évolution, où les participants ont rendez-vous deux fois par semaine pour un entraînement de groupe et une session individuelle.
L’éducatrice spécialisée en santé mentale au CIUSSS de l’Estrie - CHUS Emmanuelle Boisvert fait partie des instigatrices de ces ateliers d'entraînement.
La pandémie, ça nous a bloqués pour faire de la réadaptation dans la communauté [...] On ne pouvait plus aller dans les cafés et les restaurants. Il a fallu se creuser la tête pour savoir comment favoriser de saines habitudes de vie, mais aussi travailler sur les objectifs personnels de nos usagers, explique-t-elle.
Les résultats dépassent les attentes des organisateurs du projet. Les ateliers permettent de briser l’isolement tout en augmentant les capacités physiques des participants.
Je les sens un peu plus normalisés. Les intégrer dans notre société avec d’autres personnes qui n’ont pas nécessairement de problématiques, ça leur donne confiance en eux. Ils rentrent ici, et tout notre personnel jase avec eux, indique Caroline Clément, kinésiologue au Complexe médico-sportif Évolution.
Linda Filion, qui participe au programme d'entraînement, compose avec un diagnostic de bipolarité depuis des années.
Je ne me sens pas jugée, je ne me sens pas critiquée, je me sens à ma place. Quand tu arrives ici, ils me disent "bonjour, salut Linda". Même si je suis bipolaire, je me sens comme tout le monde ici, souligne-t-elle.
« J’ai envie de continuer, j’avais envie d’aller jusqu’au bout et de ne pas lâcher. »