
S’enraciner dans sa culture d’origine grâce à la musique racine haïtienne
Radio-Canada
« Mizik rasin », une expression créole qui signifie « musique racine », fait partie des différents éléments culturels de ce pays situé dans la mer des Caraïbes, Haïti. En dehors de ces terres, cette musique permet à des Canadiens de rester liés à leurs ancêtres comme les multiples feuilles d’une branche soudée à un arbre ancré au sol par ses racines.
« Le fait de s’exiler, d’être déconnecté physiquement de la terre d’Haïti n’empêche pas qu’on soit toujours haïtien. Je sens que j’ai cette responsabilité envers la culture haïtienne [celle de la connaître et de la transmettre]. »
Pour l’artiste d’origine haïtienne Emilie Jabouin, il est important de transmettre le savoir culturel du pays par les performances de danse et de musique racine. La musique racine touche notre for intérieur. C'est une musique qui englobe ce que c’est d’être haïtien, dit-elle.
Fille d’immigrants haïtiens arrivés dans les années 70, la Franco-Ontarienne affirme qu’elle connaît depuis toujours la musique racine haïtienne sans toutefois en avoir été pleinement consciente. Ce n’est que durant la pandémie qu’elle décide de l’explorer pour découvrir son authenticité et poursuivre son propre cheminement professionnel en tant que danseuse.
C’est bizarre de dire ça, mais c’est un bon côté à la pandémie, dit-elle. J’ai eu la chance de vraiment m’immerger dans une facette de la culture haïtienne que je ne connaissais pas très bien, poursuit-elle.
« En 2020, j’ai appris à écouter la musique racine, à vraiment explorer les paroles à un niveau plus profond, comprendre les références culturelles aussi [...] comprendre la philosophie vaudoue. »
Pour arriver à ses fins, Mme Jabouin suit en ligne les conseils d’un professionnel reconnu de la danse traditionnelle haïtienne, Péniel Guerrier. Avec lui, elle apprend aussi le tambour, instrument incontournable de la musique racine haïtienne. Le tambour, les rythmes racines continuent de m’enseigner tellement de choses que ce soit la patience, la concentration, la méditation, dit-elle.
Pour elle, c’est une musique qui soigne aussi. Dans la musique racine haïtienne, on trouve le yanvalou auquel la danse du même nom est associée. Le yanvalou permet de renforcer le dos, la moelle épinière, explique-t-elle. Avant, je me levais et je faisais des mouvements de yoga. Maintenant, je me lève et je fais mes mouvements de yanvalou pour vraiment bien commencer la journée, dit-elle.
Dieufaite Charles est un musicien, chanteur, auteur-compositeur connu à Toronto. Sa voix a souvent résonné dans les stations de métro de la ville.