S’accrocher les pieds dans la porte…et y rester
Radio-Canada
Au hockey, qu’y a-t-il de plus triste qu’un match dans un amphithéâtre vide d’une équipe exclue des séries en pleine pandémie? Un match de hockey dans un amphithéâtre vide d’une équipe exclue des séries en pleine pandémie quand on pensait ne plus avoir à vivre ça.
Même le responsable des bruits de foule a été pris de court quand le Canadien a annoncé que le match contre les Flyers serait disputé à huis clos. Le pauvre bougre avait laissé à la maison sa compilation Pandémie 2020-2021 et a plutôt semblé syntoniser un vieux poste de radio qui grinçait pour toute ambiance.
Que de plaisir.
Or, s’il y en a un qui en a bel et bien pris, du plaisir, dans cette première victoire en 19 jours qui mettait fin à une série de sept défaites, c’est certainement Laurent Dauphin.
Comme l’a dit un charmant collègue souhaitant préserver l’anonymat, Dauphin, habitué de marquer devant des amphithéâtres vides puisque son dernier but, il y a cinq ans, avait été réussi en Arizona, aurait peut-être préféré célébrer son premier filet avec le Tricolore dans d’autres circonstances.
Mais il va le prendre. Parce qu’il s’agit d’un premier filet dans la LNH depuis le 10 décembre 2016, bien que, comme l’a souligné à juste titre Dauphin lui-même, si tu joues pas, tu peux pas scorer non plus.
Parce que, surtout, depuis son rappel, Laurent Dauphin ressemble de plus en plus à un joueur de la Ligue nationale. Dominique Ducharme lui fait confiance et le lui démontre par la seule mesure valable qu’il soit : le temps de glace.
Dauphin a joué pendant 17 min 29 s dont 16:53 à cinq contre cinq, le troisième total parmi tous les attaquants du Canadien. En cinq matchs, le Québécois revendique maintenant trois points et donne l’impression de progresser au lieu de simplement survivre, comme l’a expliqué si souvent Ducharme.
Dauphin n’est pas nécessairement comme un poisson dans l’eau (ni comme un mammifère), mais est plus prêt que jamais à rester, a-t-il assuré.