Sébastien Sasseville, l’athlète de tous les possibles
Radio-Canada
« Comme athlète, je suis allé quelque part en moi où je n’étais jamais allé. Je me suis découvert de nouvelles limites. Des limites insoupçonnées. »
De retour chez lui, à Québec, deux jours après être devenu l’un des rares cyclistes à compléter la Race Across America, Sébastien Sasseville a besoin de repos. Se remettre de son périple de 4800 kilomètres en 12 jours d’ouest en est des États-Unis prendra du temps.
C’est une récupération qui va prendre quelques mois, carrément, mais je vais être opérationnel d’ici quelques jours. Ça a définitivement été le défi le plus dur de ma carrière. Plus difficile encore que ce à quoi je m’attendais, lance l’athlète d’endurance.
Parti des plages de la Californie, le 14 juin, Sasseville a parcouru quelque 400 kilomètres chaque jour, roulant jour et nuit à travers le désert, les plaines et les montagnes.
C’est une fierté incroyable d’avoir complété la course. Un sentiment d’accomplissement en équipe. C’est le fruit d'un travail de planification et de persévérance, pointe celui qui était entouré d’une équipe de 10 personnes tout au long de la course.
Si plusieurs participants ont flanché dès les premiers jours sur leur vélo, alors que le mercure affichait 45 °C dans le désert, en Arizona, le Québécois s’en est bien tiré.
On prenait beaucoup de pauses en fonction de notre stratégie de refroidissement, d’hydratation et d’alimentation. On a pris soin du temple. On a pris soin du corps. On a perdu des minutes et on n’est peut-être pas arrivé premier, mais c’est ce qui nous a protégés de l’abandon, estime-t-il.
Mais pendant ces premiers jours de compétition, Sasseville n’arrivait pas à trouver le sommeil durant les deux maigres heures par jour qu’il s’accordait à cet effet. Il est devenu, de son propre aveu, une bombe à retardement.
C’est finalement au 9e jour passé sur son vélo qu’il a mis un genou au sol. Son corps ne voulait simplement plus fonctionner. Une situation que n’avait jamais vécue celui qui a traversé le Canada à la course et à vélo, monté l’Everest et couru le désert du Sahara.