Russie-OTAN : sans compromis, la guerre?
Radio-Canada
C’est l’impasse. Les discussions n'ont pas abouti entre la Russie et l'Occident. Personne n’a claqué la porte ni quitté la table, mais trois jours d’échanges aux plus hauts niveaux ont cimenté plutôt qu'éliminé le fossé qui oppose les deux camps en ce qui a trait à l'avenir de l’équilibre des forces en Europe.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n’a pas siégé à la table des pourparlers tout au long de la semaine à Genève, Bruxelles et Vienne, mais c’est lui qui, à titre de chef de la diplomatie russe, s’est chargé de livrer ce qui ressemble étrangement à un ultimatum.
Notre patience s'épuise, a déclaré Sergueï Lavrov vendredi lors d'une conférence de presse qui a duré trois heures à Moscou.
« Nous pensons que nos partenaires ont compris la nécessité de réagir rapidement, précisément et sur papier. Et ils ont compris que nous n'allons pas attendre indéfiniment. »
La Russie n’exige rien de moins qu’un nouveau pacte en matière de sécurité.
Parmi les nombreuses garanties réclamées, la principale demeure l'arrêt de l'expansion de l'Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN vers l’Est pour éliminer toute possibilité que l’Ukraine y adhère. La Russie exige ainsi le retrait des déploiements militaires dans les pays membres qui partagent ses frontières.
En d’autres mots, la Russie veut neutraliser ses voisins comme la Pologne et les pays baltes, qui ont rejoint l’Alliance atlantique après 1997, et s'assurer que l’Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN n’ira plus jamais étendre ses armes et ses bottes dans le voisinage du Kremlin.
Ces demandes ont été fermement rejetées par les États-Unis et par le secrétaire général de l’Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN, Jens Stoltenberg, qui a été on ne peut plus clair.
« Nous ne ferons jamais de compromis sur le droit des pays de choisir leur chemin et sur les principes fondamentaux de la sécurité en Europe. »