Russie : « s’enfuir, c’est survivre »
Radio-Canada
Alexander planifie son départ depuis des mois.
N’eut été l’argent, il y a longtemps qu’il aurait quitté la Russie. Mais le jeune homme d'origine tatare devait économiser suffisamment pour effectuer le voyage et s’installer à l’étranger.
Le voilà aujourd'hui du bon côté de l'Histoire, sain et sauf en Géorgie.
« Il est impossible de rester et de se battre contre le régime de Vladimir. Si on ose dire quoi que ce soit de négatif, on se retrouve aussitôt en prison. »
Il affirme avoir vendu ou donné tous ses biens pour se rendre jusqu’ici. Il est un parmi tant d'autres à qui Radio-Canada a pu parler, au pied des montagnes de l'Ossétie du Nord, au seul poste frontalier ouvert entre la Russie et la Géorgie.
Le passage est pris d'assaut depuis que Vladimir Poutine a annoncé la mobilisation partielle de 300 000 réservistes. C'était le 21 septembre.
Depuis, plus de 250 000 hommes se seraient exilés dans les pays où les Russes peuvent encore entrer sans visa, tels la Géorgie, le Kazakhstan, l'Arménie et la Turquie.
J’ai tout de suite compris que ce n'était pas une mobilisation partielle, dit Roman. Le père de famille habite depuis un mois déjà à Tbilissi, la capitale de la Géorgie. S'il s'est rendu à la frontière ce matin, c'est qu’il y attend ses deux fils.
Ils sont quelque part en train de marcher et j'espère que d’ici une heure ou deux je les retrouverai, dit-il, anxieux, en regardant la marée de véhicules qui attendent de traverser.