Russie : les familles de marins du Moskva manquant à l’appel en quête de réponses
Radio-Canada
Toujours sans nouvelles de membres de l'équipage du croiseur russe Moskva qui a sombré la semaine dernière au large de l'Ukraine, des Russes veulent savoir ce qu'il est advenu de leurs proches. Des témoignages livrés sur différentes plateformes se dressent des constats : non, les marins n'ont pas tous été rescapés, et l'équipage du Moskva comptait des conscrits.
Une semaine après le naufrage du vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire – après une explosion de munitions, selon Moscou, ou des frappes de missiles, selon l’Ukraine – les autorités russes n'ont toujours émis aucun bilan officiel du nombre de survivants, de morts et de blessés sur un équipage composé d'environ 500 personnes.
Devant le silence des autorités quant au sort de leurs proches ou les informations contradictoires qui leur sont communiquées, au moins 10 familles, selon le New York Times, ont publiquement exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux encore permis par le Kremlin ou, encore, dans des médias russes indépendants ou internationaux.
Peu semblent avoir été plus directs que le père de Yegor Chkrebets, un jeune homme russe de 19 ans qui était cuisinier à bord du Moskva.
« Ils ont dit que l'équipage entier a été évacué. C'est un mensonge! Un mensonge cruel et cynique! »
La semaine dernière, l'agence d'État russe TASS a initialement affirmé que tout l'équipage avait été secouru, en faisant ensuite disparaître en douce le mot tout.
Se tournant vers VKontakte, un équivalent russe de Facebook, Dmitri Chkrebets a dit avoir été informé que son fils ne figurait pas parmi les morts et les blessés, mais sur une liste de marins disparus.
Comment peuvent-ils mentir avec autant de cynisme? en prétendant sur les chaînes de télévision que tous sont vivants? a-t-il demandé sur Radio Free Europe/Radio Liberty.
Si la disparition du Moskva, qui jouait un rôle clé dans la coordination des navires russes en mer Noire, constitue l'un des plus grands revers matériels et aussi symboliques encaissés par Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, pour les Russes sans nouvelles d'un fils, d'un mari, d'un père ou d'un frère, c'est évidemment une tragédie personnelle.