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Romans d’ici: un conte pour notre temps
Le Journal de Montréal
Marine s’installe à la campagne sans savoir que des drames se cachent sous la poésie du paysage.
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En ouvrant Douze arpents, on est aussitôt plongés dans une douce fantaisie. Depuis déjà quelques années, Rose, une très vieille dame, vit enracinée dans son potager, et ce au sens propre : « elle préserve ce qui a été ».
On pense immédiatement au célèbre Trente arpents de Ringuet, qui plongeait au cœur des chocs d’un Québec en changement – d’autant que comme celui-ci, le roman s’articule autour des quatre saisons. L’ouvrage de 1938 est même cité dans le récit.
Cette filiation tient toutefois de l’hommage, pas de la copie. Car Marie-Hélène Sarrasin a son propre univers à offrir. Elle avait jusqu’ici signé des recueils de poésie et Douze arpents est son premier roman, mais dans chaque cas, elle fait de l’occupation du territoire la matière première de ses préoccupations.
Ici, elle met en scène une jeune femme qui, sur la base du curieux héritage laissé par sa grand-mère, s’installe à Saint-Didace – par ailleurs village natal de l’autrice. Marine y arrive avec ses deux jeunes enfants.
Mais si, pour elle, vivre à la campagne est un rêve devenu réalité, ce n’est pas le cas des petits, qui le font crûment savoir : où trouver des amis sur les 12 arpents qui les entourent ?
À la fois poétique et intrigant
En mettant sur la table des questions aussi terre à terre, Sarrasin dépasse l’opposition traditionnelle entre urbanité et ruralité et fait réfléchir concrètement à l’élargissement du territoire à occuper.