Robert Lepage est mal à l’aise qu’on le vénère autant
TVA Nouvelles
Très occupé, comme on le sait, le metteur en scène de renommée internationale Robert Lepage n’est pas à l’aise avec le fait qu’on l’étiquette comme un intello ou même qu’on l’encense à outrance. Il trouve ça «fatigant» qu’on le vénère autant.
«Ce n’est pas de la fausse humilité, mais je ne pense pas que je le mérite tant que ça. Des fois, oui je suis content que les gens aiment ce que je fais et aient du respect pour ce que je fais, mais je fais autant d’affaires pas belles que d’affaires belles», a-t-il dit à Mélanie Maynard, jeudi soir, à Sucré Salé.
Si Robert Lepage refuse souvent les entrevues, ce n’est pas par «snobisme», dit-il, mais tout simplement par manque de temps. C'était, en tout cas, de la visite rare aux yeux de l'animatrice.
L’artiste de 66 ans a aussi parlé avec elle de son côté rigolo, une facette que son entourage connaît mieux que le grand public.
Celui qui a voyagé partout dans le monde grâce à son talent et qui a cofondé à Québec le théâtre Le Diamant – dont il est le directeur artistique – a aussi mangé un «gros roteux» avec Mélanie, qui souhaitait ainsi montrer que Robert Lepage était «comme nous autres».
«Disons que j’aime les grosses farces épaisses. Les gens pensent que je suis une espèce de grand penseur, mais je n’ai pas beaucoup de scolarité. Je n’ai même pas mon [diplôme] d’études secondaires. J’ai fait mon secondaire 5, sauf que j’avais le choix entre faire les examens du ministère, qui m’aurait donné mon certificat d’études, ou faire un stage pour être accepté au Conservatoire d’art dramatique», a-t-il révélé, un autre fait que peu de Québécois connaissent.
Robert Lepage a étudié le théâtre et, surtout, à l’école de la vie, a dit celui qui était récemment à Shanghai, en Chine, pour y présenter sa pièce 887. C’était le premier spectacle canadien proposé aux Chinois en six ans dans ce pays qui est en froid diplomatique avec le gouvernement Trudeau.
Et au Conservatoire, ça n’allait pas toujours au mieux avec le corps enseignant, lui qui après avoir touché à tout – jeu, mise en scène, écriture, réalisation – ne dirait justement pas non, un jour, à l’enseignement.
«J’avais des contrôles puis on m’avertissait tout ça parce que je m’intéressais à tout, puis je ne me concentrais pas assez sur le jeu. Le soir, si je pouvais aller voir les troisièmes années travailler, puis si je pouvais faire le son, ou si je pouvais faire la lumière ou la scénographie... J’ai appris beaucoup de choses qui étaient en dehors de ce que j’étais supposé apprendre, puis ça, ça m’a servi beaucoup quand je suis sorti.»