Richard, le grand
Radio-Canada
De mémoire, je ne me rappelle pas avoir vu autant de monde à la scène du monastère au FestiVoix. Richard Séguin était attendu. D’ailleurs, près de deux heures avant que l’on puisse entendre ses premières notes, les gens convergeaient vers le site et prenaient place dans les chaises et les gradins, de peur de ne pas pouvoir assister à son spectacle.
Aussi majestueux que les grands arbres qui entourent la scène mythique, Richard Séguin a chanté la vie, la famille, les humains, le territoire. Le public, composé de gens de tous âges, s’est abreuvé des paroles du grand sage et de ses notes. Vous avez une qualité d’écoute exceptionnelle. Vous laissez toute la place aux mots, a remercié Séguin.
Au fil des années, son engagement social s’est encore plus affirmé. Au fil des chansons, il nous parle du collectif Mères au front, de Jack Kerouac, de l’écrivaine Hélène Dorion, des Premières Nations, de protection de l’environnement pour laquelle il affirme que nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Je n’ai jamais vu une telle mobilisation citoyenne à travers le Québec, confie-t-il.
Appuyé de redoutables musiciens, il nous a aussi rappelé à travers ses succès L’Ange vagabond, Journée d’Amérique, Double vie que la force de ses paroles n’a d’égale que la puissance de ses guitares. Nous savons à cet instant que son spectacle restera un des moments forts du FestiVoix.
La foule était tout aussi imposante devant la grande scène du fleuve, mais totalement différente. C’était un public déjà conquis pour Jay Scott et Fouki. Dès les premières notes de Take me home, la foule chantait en choeur les paroles de la chanson de Jay Scott, lui-même surpris de se voir devant tant de spectateurs. Y’a du monde, ç’a pas de bon sens!. Il a rappelé à la blague que lorsqu’il composait ses chansons, tout seul dans son sous-sol, sa mère n’aurait jamais pensé qu’il y aurait autant de gens un jour pour venir l’écouter.
C’est tout un rassembleur. Il a tenu à dédier sa chanson J’ai besoin d’un break à toutes les infirmières qui sont à boutte, aux professeurs épuisés et aux travailleurs du service à la clientèle aux prises avec des clients difficiles. Vous pouvez imaginer la réaction de la foule.
C’est ainsi pendant une heure, Jay Scott est un artiste généreux, simple, rassembleur et éminemment joyeux, si bien qu’à la toute fin, nous sourions tous à pleines dents.
C’est Fouki qui a enchaîné par la suite. Tout comme son prédécesseur, en l’espace de quatre ans, il a vu le nombre de ses fans exploser. Passant de près d’un millier de spectateurs à sa première participation en 2019, le voilà devant une des foules les plus importantes du festival.
Pour cette deuxième soirée du FestiVoix, Trois-Rivières a beaucoup chanté, dansé et….fait du bruit.