REV: des craintes à la réalité
Métro
Bientôt deux ans après l’aménagement du Réseau express vélo (REV) sur les rues de Bellechasse et Saint-Denis, les appréhensions exprimées par plusieurs se sont-elles réalisées? Métro s’est penché sur la question.
Dès l’installation des premiers aménagements du REV sur la rue de Bellechasse, des résident.e.s et commerçant.e.s se sont inquiété.e.s de voir disparaître de nombreux stationnements au profit de la voie cyclable. À tel point que Denis Coderre avait fait du rétablissement du stationnement sur la rue de Bellechasse une promesse de campagne électorale.
Dans les faits, sur la rue Saint-Denis, ce sont seulement quelques dizaines de places de stationnement qui ont effectivement été retirées dans le but de garantir «la sécurisation des traverses piétonnes ou des voies de bus», explique le PDG de Vélo Québec, Jean-François Rheault. Mais c’est sur l’axe du REV de Bellechasse que le stationnement a surtout pâti: environ 800 places de stationnement y ont été supprimées.
Cette perte est-elle vraiment dommageable? Pas vraiment, à en croire Pauline Wolff, urbaniste et chercheuse au Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté. Selon elle, la perte de stationnement présente, oui, certains inconvénients, mais est gagnante au bout du compte lorsqu’elle se fait au profit d’un autre moyen de transport, écolo qui plus est.
«Les gens ont l’impression qu’on leur retire un acquis. Ça se comprend, parce que dans notre imaginaire collectif, il paraît normal que l’auto prenne autant de place, mais ce n’est pas équilibré. On oublie que la voiture est un mode de transport parmi d’autres. Il faut changer de paradigme et mieux se partager l’espace urbain», souligne la chercheuse.
Alors que sur la rue Saint-Denis, les voitures disposaient de quatre voies de circulation (deux de chaque côté), le REV est venu réduire de moitié ce nombre de voies sur la majorité du parcours. Plusieurs se sont alors inquiétés de voir le trafic empirer sur cet axe central.
Les voies ont effectivement été réduites, mais la circulation automobile n’a pas perdu de sa fluidité, au contraire, d’après Jean-François Rheault.