Restrictions sur les nouvelles résidences de tourisme aux Îles-de-la-Madeleine
TVA Nouvelles
La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine est sur le point de serrer la vis aux nouvelles résidences touristiques afin de contrer la pénurie de logements disponibles à l’année à laquelle elle fait face actuellement.
L’administration municipale souhaite, avec un nouveau règlement de zonage, circonscrire les nouvelles résidences destinées aux vacanciers aux seules zones de villégiature. C’est que, selon le maire Jonathan Lapierre, de nombreuses maisons situées en zones résidentielles ou dans des noyaux villageois ont été transformées pour de la location à court terme, ce qui prive le marché de logements accessibles aux personnes désireuses de s’établir dans l’archipel.
«On veut limiter l’hébergement à court terme parce qu’un nombre grandissant de gens achètent une deuxième, voire même une troisième résidence unifamiliale pour les convertir en résidence de location court terme, dit-il. Ça leur procure un revenu intéressant, pour ne pas dire très intéressant, mais ça vient limiter le nombre de maisons unifamiliales sur les marchés de la vente et de la location.»
La Municipalité des Îles souhaite non seulement augmenter le bassin des maisons à vendre ou à louer à l’année, mais aussi créer une pression à la baisse sur les prix.
«S’il y a moins de possibilités de faire un revenu avec une maison, avec une résidence secondaire, bien évidemment ç’a de bonnes chances d’avoir un effet à la baisse sur sa valeur, fait remarquer le maire. Et donc, on vient favoriser l’accès à la propriété.»
Les quelque 300 résidences touristiques qui opèrent déjà de manière légale dans l’archipel conserveront leurs droits acquis, souligne le maire Lapierre.
André Poirier, un résident de Havre-Aubert qui était jusqu’à tout récemment propriétaire d’une vingtaine de résidences touristiques, n’est pas d’accord avec l’analyse du maire. «C’est un couteau à double tranchant, commente M. Poirier. L’idée derrière le règlement municipal est bonne, mais à long terme, c’est le résident permanent qui va être perdant.»
Selon lui, les droits acquis sur les maisons à revenus existantes leur donnent une plus-value qui en augmente la valeur sur le marché. Qui plus est, leur prix de revente aura une incidence à la hausse sur le rôle d’évaluation municipale et par ricochet, sur le compte de taxes du voisinage, ajoute-t-il.
Pour sa part, Vanessa Turbide, agente Place aux Jeunes Îles-de-la-Madeleine, au Centre Jeunesse Emploi, applaudit la nouvelle mesure qui doit entrer en vigueur ce printemps. Elle affirme que la rareté des logements disponibles à l’année freine les efforts de son organisme voué à l’attraction, à l’accueil et à la rétention d’une main-d’œuvre qualifiée âgée de 18 à 35 ans. «Depuis le 1er avril 2021, au moins huit projets concrets n’ont toujours pas abouti parce que les personnes n’ont pas encore eu accès à un logement», expose-t-elle.