Restitution de terres et 800 M$ pour 5 Premières Nations du Traité 8 en C.-B.
Radio-Canada
La Colombie-Britannique et le gouvernement fédéral se sont engagés samedi à restituer des terres à 5 Premières Nations dans le nord-est de la province ayant signé le Traité 8 en 1899. Cette entente a pris plus de 25 ans à être conclue.
L’entente stipule que 800 millions de dollars seront versés par le fédéral et que plus de 440 km2 de terres seront remis par la Colombie-Britannique aux Premières Nations Blueberry River, Doig River, Halfway River, Saulteau, et West Moberly. Celles-ci représentent 3300 membres, selon la province.
L’Alberta a également accepté de remettre des terres à la Première Nation Doig River dans cette province dans le cadre d'une autre entente.
Selon le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, le Traité 8 n’a pas été respecté par le Canada au cours des 100 dernières années. Cette entente survient après que la Cour suprême de la Colombie-Britannique a statué en juin 2021 que le développement, notamment forestier, pétrolier et gazier, autorisé par la province sur le territoire de la Première Nation Blueberry River ne respectait pas le Traité 8.
« Ce n'est pas une aubaine, ce n'est pas de l'argent gratuit [...] C'est une facture qui n'a pas été payée depuis 100 ans. »
Pendant plus de 100 ans, les Premières Nations ont été privées de l’utilisation et des avantages de milliers d’acres de terres qui leur étaient dus en vertu du Traité 8, tandis que les ressources sur et sous ces terres étaient prises et exploitées par d’autres, peut-on lire dans un communiqué du gouvernement fédéral.
La route a été longue pour mon peuple, a déclaré la cheffe Judy Desjarlais de la Première Nation Blueberry River, visiblement émue lors d'une conférence de presse à Vancouver samedi.
Pendant des décennies, les Nations du Traité 8 se sont battues pour que la Colombie-Britannique et le Canada respectent les engagements inscrits dans ce traité, comme fournir 517 km2 de terre par personne pour permettre un mode de vie traditionnel et profiter des occasions économiques. Malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est passé, a déclaré le conseiller en chef de la Première Nation Saulteau, Justin Napoleon.
Un aîné de la Première Nation de West Moberly, Dean Dokkie, considère que cette annonce est une lueur d'espoir pour les enfants. L’entente renforcera selon lui l'autodétermination des communautés autochtones signataires et assurera le respect de leurs terres malmenées par le développement industriel.