Requête en arrêt des procédures: Jacques Delisle plaide lui-même sa cause
TVA Nouvelles
L’ex-juge Jacques Delisle a causé la surprise mercredi matin en plaidant lui-même certains arguments en soutien à sa requête en arrêt des procédures visant à lui éviter la tenue d'un second procès pour le meurtre prémédité de son épouse.
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Alors que les parties venaient de terminer leurs représentations, l’ancien juge de la Cour d’appel a demandé au juge de la Cour supérieure Jean-François Émond, qui préside l’audience, s’il pouvait prendre la parole.
«Me permettriez-vous exceptionnellement de dire deux mots ? Si je parle plus de 60 secondes vous m’interromprez», a lancé d'une voix claire et posée l’homme de 86 ans, qui prenait place aux côtés de ses avocats, stoïques face à cette intervention.
L’ex-juge Delisle est revenu brièvement sur l’ordonnance d’un nouveau procès annoncé en avril dernier, par le ministre fédéral de la Justice. Il a insisté sur le fait que le ministre David Lametti avait été «convaincu» qu’une erreur judiciaire avait probablement été produite, donc que la preuve qui lui a été présentée «était convaincante».
Citant de la jurisprudence de la Cour suprême, il a aussi affirmé qu’un second procès ne pourrait « jamais » corriger les fautes graves qu’aurait commis la pathologiste de la Couronne lors du premier procès. La défense soutient que le comportement fautif des experts l'aurait privé de son droit à une défense pleine et entière.
L’audition de la requête avait d’ailleurs été interrompue, quelques minutes plus tôt, alors que l’avocat de Jacques Delisle livrait sa réplique aux arguments présentés mardi par le ministère public. L'accusé, qui écoutait attentivement les débats, semblait vouloir intervenir.
Face à la situation, le juge Jean-François Emond a suspendu quelques instants, le temps que les deux hommes se parlent. Après quoi Me Larochelle a demandé à son client de ne plus l’interrompre. «Ce n’est pas votre cause, c’est ma cause», a rétorqué du tac-au-tac Delisle, juste avant que l’audience ne reprenne.