Repenser le développement résidentiel : le (contre)-exemple du plateau McCrea
Radio-Canada
Le boom immobilier est partout à Sherbrooke. Les quartiers qui poussent comme des champignons amènent des revenus fonciers appréciables à la Ville, mais parfois aussi un lot de problèmes aux citoyens qui s’y installent ou gravitent autour. Interpellé par Thierry Gros, résident du district du Carrefour, j’ai fait avec lui le tour du plateau McCrea - un immense quadrilatère entre le Carrefour de l’Estrie et le plateau Saint-Joseph - au guidon d’un vélo électrique pour observer ce phénomène.
Thierry Gros, un retraité de l’enseignement au collégial, s’est installé dans le district du Carrefour avec sa conjointe, il y a quatre ans. Ils ont vendu leur résidence du Canton de Hatley pour s’installer dans un chic appartement d’un immeuble de prestige, bâti un peu en retrait et entouré d’arbres matures. Pour ne pas trop se sentir en ville, me précise-t-il.
Même s’il apprécie toujours son secteur, le septuagénaire constate que depuis un certain temps, la qualité de son environnement se détériore peu à peu. Le développement du plateau McCrea, situé à proximité, se fait sentir; à terme, ce secteur comptera 3500 nouvelles unités. On a qu’à rouler quelques minutes pour se retrouver au cœur de ce chantier gigantesque. Ce que je déplore, c’est qu’il y a un développement qui se fait en ne respectant pas les souhaits qui sont formulés depuis quelques années par la plupart des gens. Soit des souhaits d’environnement, d’intégration des générations, constate-t-il à regret.
Un esprit de quartier qui, définitivement, n’aura pas lieu cette fois là encore.
En vélo, nous parcourons les rues du secteur. Il faut, pour l’heure, composer avec une circulation lourde qui sera présente tant et aussi longtemps que les travaux d'aménagement et de construction ne seront pas terminés.
On imagine très bien le nombre d'arbres qu’il a fallu raser pour permettre l’aménagement de rues et de terrains. Cependant, tout n’est pas noir, tient à préciser Thierry Gros. Une grande bande de forêts qui longe le plateau a heureusement été épargnée. Certains sentiers ont aussi été préservés pour les vélos ou les marcheurs comme celui entre le plateau McCrea et le parc Viger. Un autre récemment aménagé, entre la rue Francis-McCrea et le plateau du même nom, semble être apprécié par les utilisateurs que nous croisons.
C’est plaisant d’avoir des sentiers qui nous amènent d’un quartier à l’autre de façon sécuritaire, que ce soit à pied ou à vélo. Ça nous permet de répondre aisément à nos besoins, précise Thierry Gros. On peut sans difficulté aller jusqu’au bois Beckett ou aller à l’épicerie de quartier sur la rue Richard, et ça, c’est très agréable tient à souligner le retraité.