Refondation du réseau: 12 solutions pour améliorer notre système de santé
TVA Nouvelles
La pandémie a fragilisé le réseau public de santé et mis en lumière des problèmes déjà bien présents. Le manque de lits d’hôpitaux et de médecins de famille a fait très mal. Ce ne sont pourtant pas les idées qui manquent pour l’améliorer. Le Journal vous présente douze solutions tirées d’entrevues avec une quinzaine de médecins, chercheurs, syndicalistes et gestionnaires qui connaissent bien les rouages du système de santé.
Il faudrait collecter plus d’informations sur les patients et rendre des dossiers médicaux électroniques facilement accessibles. Cela voudrait dire la fin du dossier papier. Un médecin de Gaspé devrait avoir accès à tout le dossier d’un patient même s’il vient de Montréal. Même chose pour un médecin à l’urgence qui ignore souvent des informations contenues au dossier d’un patient chez son médecin de famille.
Le Dossier santé Québec a été un premier pas dans cette direction, mais il ne contient qu’une partie de l’information.
La collecte de données permettrait aussi de mieux savoir ce qui se passe dans le réseau. La direction d’un hôpital pourrait voir si elle garde ses patients trop longtemps par rapport à un autre. Ou encore s’il se fait trop de tests diagnostiques pour un type de maladie en particulier. On pourrait aussi savoir en temps réel combien de patients sont traités pour un cancer du côlon ou combien de patients se trouvent dans chaque urgence.
Détenir de telles informations permettrait aux gestionnaires de tous les niveaux de gérer de façon bien plus efficace les ressources à leur disposition, de prendre des décisions justes, d’allouer des budgets aux bonnes places, etc.
Durant la pandémie, il est arrivé à plusieurs reprises que les données soient déficientes. On comptait même les morts avec des déclarations de décès envoyées... par fax.
Le projet de loi 19 présenté en décembre par le ministre Christian Dubé va dans cette direction, mais on est encore très loin d’une circulation fluide de l’information. Présentement, on dénombre environ 9000 systèmes informatiques distincts dans le réseau. La plupart ne communiquent pas entre eux.
« Quand on entend qu’ils veulent refonder le système de santé, on espère que ça va être fondé sur des données. Il n’y a pas beaucoup de gens qui vont changer leurs pratiques sur la base d’impressions », dit le Dr Gilbert Boucher.
Les données sont aussi nécessaires pour revoir le financement. Plusieurs estiment que les hôpitaux doivent passer d’un financement sur une base historique à un financement à l’activité. Grosso modo, cela veut dire que l’argent suit le patient. Ainsi, plus un hôpital opère de patients, plus il reçoit d’argent.