Redorer l’allure du Nitassinan, une pourvoirie abandonnée à la fois
Radio-Canada
Sur son chemin vers le nord, le train qui lie Sept-Îles à Schefferville sillonne des paysages à couper le souffle. Parmi ceux-ci, un tas de ferraille au millage 40.
Depuis une semaine, une équipe formée d'experts en environnement et de travailleurs de la construction démantèle le site d'une pourvoirie abandonnée à une soixantaine de kilomètres au nord de Sept-Îles. Une semaine qui met fin à un projet amorcé l’an dernier.
On a tout sorti ce qu’il y avait dans les bâtiments, autant les matières dangereuses que les divans, les frigidaires, etc., explique Claudel Babineau-Brulé, coordonnatrice en environnement pour l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador. Toutes ces matières-là avaient été mises sur le bord du rail, pour ensuite prendre le chemin vers Sept-Îles.
L'objectif est de retirer tout ce qui se trouve sur le site afin de remettre le terrain dans son état naturel. Après avoir mis le feu aux bâtiments laissés à l’abandon, il ne restait au groupe composé d’experts en environnement et de travailleurs de la construction qu’à compléter le nettoyage exhaustif du site.
Cinq Innus et trois allochtones forment l’équipe mandatée de désaffecter les lieux. Depuis tout près d’une semaine, ils campent à une soixantaine de kilomètres au nord de Sept-Îles, dans le territoire ancestral des Innus de Uashat mak Mani-Utenam.
Parmi eux, la technicienne en environnement pour l’IDDPNQL, Sue Vollant. Elle prépare un feu dans la tente prospecteur qui lui sert temporairement de maison.
Ça lui rappelle son enfance, elle qui a passé une grande partie de sa jeunesse dans le bois, avec ses arrière-grands-parents.
Je suis bien chez nous, je me sens chez nous ici, indique-t-elle. Juste le fait de fouler le sol ici, de dormir au sol, dans la tente comme ça, tu te sens vraiment protégé par la nature et la nature fait moins peur parce que je la connais.
Pour la femme de 27 ans issue de la communauté de Mani-utenam, le nettoyage des nombreuses pourvoiries qui bordent le chemin de fer qui mène vers Schefferville est une mission qui la rejoint droit au coeur. Elle souhaite dédier sa vie à promouvoir la survie des pratiques ancestrales des Premières Nations.