Recruter des infirmières par les réseaux sociaux à Wemotaci
Radio-Canada
Si le variant Omicron vient chambouler tout le réseau de la santé au Québec, la crise touche également les communautés autochtones. Au Centre de santé Wemotaci, il manque trois infirmières sur huit et certains services à la population en souffrent, si bien qu’une infirmière-gestionnaire de l’endroit a entrepris des démarches personnelles pour recruter.
Les infirmières qui pratiquent à Wemotaci le font en temps partagé, c’est-à-dire qu’après 11 jours de travail suivent 18 jours de congé. À la première période, il y a quatre infirmières sur le plancher et après les jours travaillés, ce sont quatre autres qui prennent la relève. Cette mécanique permettait d’assurer des services de proximité à la population, tels des programmes en santé communautaire pour les enfants, les femmes et la clientèle diabétique.
Mais le système est fragile. Depuis un moment, il manque toujours au moins une infirmière pour chaque période de travail et cette pénurie qui perdure peut avoir des conséquences sur la santé des gens.
C’est plus au niveau des suivis qu’il y a un certain ralentissement au niveau du service. Puis même, il peut arriver lorsqu’il y a éclosion communautaire qu’il y ait une rupture de service, explique Eniko Neashish, infirmière-gestionnaire des programmes de santé au Centre de santé Wemotaci, en entrevue à l'émission Toujours le matin.
Et, bien qu’éloignée, la petite communauté atikamekw de 1200 habitants n’est pas à l’abri des éclosions. C’est arrivé l’automne dernier. Par deux fois, les écoles du secteur ont dû fermer leurs portes et des mesures d’urgence ont été mises en place à Wemotaci. Les équipes du centre de santé ont dû concentrer leurs efforts sur le dépistage et les enquêtes épidémiologiques.
Pour combler ce manque de personnel, l’infirmière-gestionnaire a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour faire du recrutement. C’était pour faire un clin d’œil à la plate-forme Je contribue au niveau provincial, mentionne-t-elle.
Ses publications visent à faire connaître la communauté de Wemotaci, mais aussi la pratique au Centre de santé et le milieu de vie des infirmières, notamment les logements où sont hébergées celles qui acceptent de se rendre en Haute-Mauricie.
Eniko Neashish indique que son initiative a attiré l’attention et que quelques infirmières se sont manifestées. Quelques-unes, oui, mais pas assez pour combler tous les remplacements dont on a besoin, précise-t-elle.
Le défi de recrutement est d’autant plus grand puisque la pénurie d’infirmières touche toute la province. Il est encore plus difficile de trouver des infirmières communautaires. Le bassin d’infirmières qui pratiquent en rôle élargi est plus restreint. Ça représente un défi encore plus grand, mentionne Eniko Neashish.