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Rattrapé par la réalité après avoir vogué à l’aveugle
TVA Nouvelles
Avancer sans connaître l’état de ses finances est un peu comme naviguer dans le brouillard. Certains sont chanceux et réussissent à s’en sortir, alors que d’autres se heurtent à un mur et se retrouvent coincés dans la spirale de l’endettement.
Benoît travaille dans le domaine de la vente et une partie de ses revenus est issue de ses commissions. Ses entrées d’argent mensuelles varient donc chaque mois, et il avance un peu à l’aveuglette, comblant les périodes creuses en utilisant ses cartes de crédit.
Il a bien conscience que tôt ou tard, cette façon de faire va lui causer des ennuis financiers et il redoute le moment où il sera rattrapé par la réalité. Benoît sait aussi qu’il a tendance à pelleter ses dettes devant lui au lieu d’y faire face, mais il fait l’autruche... jusqu’au jour où rien ne va plus !
Car le remboursement mensuel des soldes de ses cartes de crédit prend désormais tant de place qu’il ne peut plus l’ignorer.
Le paiement minimum a atteint 770 $ par mois, soit près du quart de son chèque de paye net. Une fois ses dépenses courantes payées (loyer, épicerie, électricité, etc.), non seulement il ne lui reste plus un sou, mais il doit encore utiliser ses cartes de crédit pour boucler les fins de mois. L’écart grandit de plus en plus vite, car les taux d’intérêt élevés (près de 20 %) font en sorte que sa dette augmente rapidement.
Pour en avoir le cœur net, il a consulté ses états de compte de décembre 2019, et il a constaté qu’il est passé d’un solde impayé sur ses cartes de crédit de 7900 $ à 19 400 $ deux ans plus tard. En 24 mois, le déficit budgétaire récurrent a donc creusé un trou de 11 500 $.
« Si Benoît avait fait un budget pour calculer ses revenus et ses dépenses, il aurait constaté qu’il lui manquait en moyenne 450 $ par mois. Lorsqu’on met la plupart de nos dépenses sur notre carte de crédit et qu’on ne surveille pas notre solde chaque mois, on court le risque de ne pas réaliser qu’il augmente sans cesse », indique Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin et Associés.
Car plus le temps passe et plus le paiement minimum augmente et gruge une partie importante de notre budget. C’est ce que l’on appelle la spirale de l’endettement.
Benoît est allé consulter une experte en insolvabilité chez Jean Fortin.