Ramadan : retour à la normale pour les musulmans francophones de Calgary
Radio-Canada
Après deux ans de restrictions sanitaires sur les rassemblements, la communauté musulmane peut enfin profiter d'un ramadan plus normal.
Selon la tradition, ce mois saint est synonyme de privation la journée et de repas partagé entre proches le soir.
On commence toujours par manger la soupe et des rouleaux de printemps à la viande, dit Ouassila Houzi aux fourneaux. Il est 19h30. La famille Mughal Houzi prépare le repas du soir à son domicile du nord-est de Calgary. À 20h15, au coucher du soleil, ils rompront le jeûne.
Avec ses quatre enfants et son mari, Ouassila Houzi reçoit Naima, sa soeur célibataire qui vit encore avec ses parents. C’est très spirituel pour moi. J’ai grandi en faisant le ramadan, explique-t-elle.
L'an passé, en raison des restrictions sanitaires, les familles étaient séparées. Cette année, c'est comme avant un peu. Le premier jour, on l’a fait ensemble, avec mes parents, moi, ma sœur, ses enfants, mon frère, mentionne Naima Houzi en posant la salade de fruits sur la table.
Ouassila Houzi a hâte de reprendre les grands soupers traditionnels. On a plein de plans pour la semaine prochaine avec les amis. On va se voir presque tous les jours. Des gens vont nous inviter. On va inviter des gens, explique-t-elle.
Cette année est spéciale pour sa fille Sofia Mughal. À 11 ans, elle compte faire son premier ramadan sans interruption. À l’école, c’est plus dur, parce qu'on regarde les autres, des gens font exprès de manger devant toi ou d'autres ont trop peur de manger devant toi, avoue-t-elle.
L’heure indique 20h10 sur l’horloge du salon. Toute la famille s'assoit sur les canapés en vérifiant son téléphone. Après 13 heures de privation, leur première bouchée sera de l'eau et une datte.
Pendant la pandémie, beaucoup de leurs repas de famille se sont faits en vidéoconférence. Chacun à son tour, les familles de la communauté algérienne cuisinaient un plat qu'elles déposaient devant la porte de chaque maison.