Raif Badawi pris entre la réforme et l’obscurantisme
Radio-Canada
En août 2018, une crise diplomatique éclatait entre le Canada et l'Arabie saoudite. Le motif? Le Canada réclamait de manière trop insistante au goût des autorités saoudiennes la libération d'un homme, Raif Badawi. Nos archives expliquent le contexte de ces emprisonnements dans un pays qui hésite entre réforme et ultraconservatisme.
Le 5 août 2018, l’Arabie saoudite annonce qu’elle expulse l’ambassadeur du Canada et qu’elle rappelle son ambassadeur d’Ottawa.
La furie de l’Arabie saoudite s’expliquerait par ce qu’elle considère comme une ingérence du Canada dans ses affaires internes.
Quelques jours auparavant, les autorités canadiennes avaient réclamé la libération immédiate du blogueur Raif Badawi, en prison depuis 2013, et de sa sœur Salma, arrêtée à la fin de juillet 2018.
Si les autorités saoudiennes laissent entendre qu’une normalisation des relations serait possible avec le Canada d’ici l’hiver, la libération de Raif Badawi et de Salma n’a toujours pas été obtenue. Cette impasse continue de préoccuper les Canadiens.
Nous connaissons l’histoire de Raif Badawi grâce à Ensaf Haidar, sa conjointe réfugiée au Canada. La journaliste Alexandra Szacka la rencontre à Sherbrooke et propose son portrait au Téléjournal du 2 mai 2016 qu'anime Céline Galipeau.
Ensaf Haidar nous décrit un homme somme toute ordinaire qui est le produit de la culture saoudienne ultraconservatrice. Les traditions lui dictaient un comportement de machiste à la maison.
Mais Raif est écartelé dans ses croyances. Il croit aussi fermement à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Sur les médias sociaux, Raif possède un blogue. Il y affiche ses convictions et exhorte le gouvernement saoudien à des réformes sociales et politiques.