
Racisme systémique: les nouvelles caméras de surveillance pointées du doigt
Métro
Dans la lutte à la violence par armes à feu, l’ajout d’une vingtaine de nouvelles caméras de surveillance sur le territoire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) soulève bien des questions. Des intervenants du nord-est de l’île de Montréal croient que ces nouveaux dispositifs de surveillance sont une atteinte aux communautés noires et ne règlent en aucun cas le problème.
Pierreson Vaval, directeur de l’organisme jeunesse Équipe RDP à Rivière-des-Prairies, fustige ces nouvelles caméras et parle ouvertement de racisme systémique.
«Ces caméras sont un symbole du racisme systémique. Au lieu d’aider et de jouer un rôle de prévention, le SPVM surveille. C’est la définition même de ces caméras», s’indigne le directeur, qui est impliqué depuis de très longues années dans la prévention de la violence chez les jeunes de son quartier.
En octobre dernier, la Ligue des droits et libertés (LDL) montait déjà au front en dénonçant publiquement l’installation des neuf nouvelles caméras de surveillance, parlant d’atteinte au droit à la vie privée et à l’égalité.
«Le profilage racial et social est une problématique systémique à Montréal qui perdure depuis plusieurs dizaines d’années. La solution contre la violence armée ne doit pas passer par plus de profilage et de surveillance des populations», déclarait alors Lynda Khelil, porte-parole de la LDL.
Selon M. Vaval, il y a une «sous dotation scandaleuse» de mesures et de l’aide. Il déclare dans la foulée que «ces nouveaux moyens de surveillance sont une manière de rendre observable, par la majeure partie de la population, que des mesures sont prises pour protéger les citoyens.»
L’emplacement des 18 nouvelles caméras sur le territoire du SPVM est stratégique, déclare Ted Rutland, professeur agrégé à l’Université Concordia.