Rachelle Elie, choisir de faire rire en français
Radio-Canada
L’anglais a beau être la langue maternelle de l’humoriste ottavienne Rachelle Elie, cette francophile choisit malgré tout depuis un an de faire de l’humour en français. Bilingue depuis son enfance, elle travaille maintenant dans les deux langues et espère se faire un nom au Québec.
La réaction [des francophones] est vraiment différente [des anglophones], fait valoir celle qui a grandi dans les secteurs de Nepean et Kanata. Les francophones, vous savez comment bien rire, s’exclame-t-elle.
« C’est le public de Gatineau qui m’a vraiment inspirée. Quand j’ai fait mes premiers shows en français [au Mardi Gras et au Minotaure], j'étais complètement bouleversée par la réaction du public. C’était si chaleureux. »
Après une vingtaine d’années à Toronto, l’humoriste – aux racines haïtiennes par son père et américaines par sa mère, est de retour dans sa ville natale depuis cinq ans. Elle anime également un balado, intitulé Comedi Nerd, dans lequel elle rencontre différents humoristes des scènes francophone et anglophone au pays.
En anglais, j’avais une différente intention. [Je voulais] que le public anglophone puisse savoir [qui sont] leur humoristes. Au Québec, c’est différent. Vous savez qui sont vos joueurs, souligne l’humoriste.
Ainsi, elle s’est donné comme mission de rencontrer l’humain derrière chaque humoriste qu’elle rencontre, dont Thomas Levac, Mélanie Couture et la Néo-Brunswickoise Coco Belliveau.
Dans ses blagues, cette fringante quinquagénaire aborde frontalement le thème de la sexualité, notamment celle des femmes d’expériences comme elle. Bien qu’elle soit consciente que ses textes puissent parfois choquer certains publics, elle reçoit tout de même un appui important de la part des francophones.
Je pense que le public francophone est prêt à pousser [son] sens de l’humour encore plus loin, estime-t-elle. Notre rôle, comme humoriste, ce n’est pas d’être gentil [ou] de rendre le public confortable: c’est de vous pousser, vous faire rire et vous faire penser.
Selon elle, les opportunités sont plus nombreuses en français qu’en anglais pour les femmes humoristes au pays.