
Rêve olympique : quand la peur s’invite chez Valérie Grenier
Radio-Canada
La skieuse Valérie Grenier n'a pas été épargnée pendant le cycle olympique actuel. Une terrible blessure l'a fragilisée au plus haut point et lui a laissé certaines séquelles à son retour sur la neige. Passionnée de vitesse sur les pentes, elle a été confrontée à une nouvelle rivale : la peur.
Promise à un bel avenir, la Franco-Ontarienne vivait déjà, à 21 ans, sa première expérience olympique en 2018, signant du coup la meilleure performance de l’équipe canadienne de ski alpin aux Jeux de Pyeongchang avec une 6e place au combiné (descente et slalom).
Elle avait enchaîné avec deux coups d’éclat en super-G (5e à Lake Louise, en Alberta; 4e à Cortina d’Ampezzo, en Italie) dans les premiers mois de la saison suivante. En pleine ascension, elle semblait en voie d’accéder à son premier podium en Coupe du monde, et y croyait fermement à la lumière de ses résultats.
Installée au pied de la tribune, si près de l'objectif, Valérie Grenier expliquait en janvier 2019, deux semaines avant la tenue des mondiaux, que pour moi, ça passe ou ça casse parce que j’y vais toujours vraiment à fond et je suis souvent sur la limite avec la ligne.
Habituée aux chutes, notamment en raison de cet état d'esprit combatif en course, l’athlète olympique ne s’en faisait pas outre mesure auparavant lorsque cela se produisait : Je tombe souvent à l’entraînement ou en compétition, mais la plupart du temps, je me relève tout de suite et je suis juste fâchée d’être tombée.
Conséquence d’une inquiétante sortie de piste à 130 km/h avant les Championnats du monde de 2019, la skieuse de 25 ans, grièvement blessée après avoir frappé le sol de plein fouet, redoute désormais les tracés plus prononcés.
Le douloureux souvenir de la descente d'entraînement fatidique à Are, en Suède, est encore très frais dans sa mémoire.
Ç’a été tellement épeurant pour moi, confie Valérie Grenier. Je me suis dit : “ merde, qu’est-ce qui vient de se passer? ” [...] J’attendais juste que le moment s’arrête pour finalement comprendre ce qui venait de m’arriver. Et si c’était aussi grave que ce que je pensais…
Ses craintes étaient bel et bien fondées. Le diagnostic tombe : une quadruple fracture de la jambe droite (une au péroné, deux au talus et une au tibia).