Rêve olympique : Mélodie Daoust et le goût de l’or
Radio-Canada
Mélodie Daoust avait à peine 10 ans, mais la scène l’a marquée pour la vie. Dans son téléviseur, l’équipe canadienne venait de remporter la première médaille d’or olympique de son histoire en hockey féminin. Sans le savoir, elle regardait notamment l’entraîneuse Danièle Sauvageau qui allait devenir, plusieurs années plus tard, sa mentore.
C’est là que mon rêve a pris naissance, se souvient Daoust. Je me souviens d’avoir dit à ma mère qu’un jour, ce serait à mon tour de recevoir une médaille d’or et de chanter l’hymne national sur la ligne bleue d’une patinoire olympique.
L’attaquante de 29 ans a réalisé ce rêve aux Jeux de Sotchi en 2014, puis a vécu le cauchemar d’entendre celui des États-Unis à Pyeongchang. Dans quelques semaines à Pékin, elle espère venger l’échec subi en tirs de barrage lors de la finale de 2018.
Je pense que le mot vengeance est trop faible, précise la joueuse par excellence du Championnat du monde de 2021. Le sentiment de perdre la médaille d’or fait tellement mal. Tu travailles pendant quatre ans de ta vie juste pour ça. On veut montrer à tout le monde que la médaille d’or, sa place, c'est au Canada.
Le chemin pour devenir une double et bientôt une triple athlète olympique n’a pas été un long fleuve tranquille.
De ses premiers coups de patin sur la patinoire gelée par son père sur la ferme laitière familiale à Saint-Timothée, aujourd’hui un quartier de Salaberry-de-Valleyfield, jusqu'aux Jeux de Pékin, Daoust a vécu son lot d’épreuves.
Adolescente, elle a été retranchée cinq fois par l’équipe du Québec. Après les Jeux de Sotchi et une grave blessure à un genou, Daoust a été écartée du programme national de Hockey Canada en 2015 et en 2016 pour finalement être invitée à la centralisation en vue des Jeux de Pyeongchang, où elle a obtenu le titre de meilleure joueuse du tournoi.
La liste des blessures qu’elle a subies pourrait occuper des étudiants en médecine pendant quelques cours universitaires. Genou, à plus d’une reprise, épaule et poignets l’ont tour à tour forcée à s’absenter et lui ont causé quelques maux de tête.
Vous allez me trouver folle, mais mes blessures, je ne les échangerais pour rien au monde, confie la hockeyeuse, aussi analyste à TVA Sports et entraîneuse adjointe de l’équipe des Carabins de l’Université de Montréal. Chacune de mes blessures m’a permis d’apprendre à être encore plus persévérante et de devenir une meilleure version de moi-même. Mon parcours au hockey n’a pas toujours été rose.