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Révolutionner la santé des femmes avec la techno
TVA Nouvelles
Marina Pavlovic Rivas vient de souffler 30 bougies et elle est à l’aube d’une grande révolution dans la santé des femmes. Je l’écris avec émotion, car cette entrepreneure peut changer ma vie et celle de la moitié de la population du globe. Et aussi parce que Marina est en train d’accomplir ce que sa mère entrevoyait déjà pour elle enfant : « le travail que tu voudras faire n’existe pas, tu le créeras. »
Peut-on imaginer une plus grande confiance dans tous les possibles portés par la jeunesse ? La maman de Marina est issue du monde des arts, une littéraire devenue script-éditrice à la télévision. C’est un métier qu’elle a contribué à mettre au monde.
« Ma mère avait cette mentalité : on n’a pas besoin de s’en tenir à ce qui existe », se souvient Marina, qui à l’adolescence s’intéressait aux arts et aux sciences. Pourquoi choisir entre les deux quand on peut créer sa destinée et relier ce qui nous stimule ?
L’entrepreneuriat est arrivé comme un imprévu. La jeune femme cherchait une méthode contraceptive différente après avoir essayé pilules et patchs avec effets indésirables. En parlant avec d’autres, elle a constaté l’insatisfaction partagée, ce moindre mal que toutes enduraient faute de mieux pour prévenir une grossesse. Était-il possible d’inventer une méthode sans effets secondaires ?
Après une courte période de validation, Marina a vu une montagne de besoins laissés sans solutions ; le champ de la recherche en santé féminine a été longtemps boudé. En juillet 2019, Eli Health a vu le jour pour éventuellement permettre aux femmes de connaître leurs fluctuations hormonales, et donc leurs journées de fertilité, sans affecter leur santé. Un test de salive combiné à une application mobile analysant les données au quotidien serait l’outil privilégié. Il y aura d’autres applications, car la mesure servira par exemple à mieux doser l’hormonothérapie.
« Les hormones jouent un rôle crucial entre la puberté et la ménopause, mais on n’a pas accès aux données. On a des médecins conseillers pour l’entreprise et nous savons que les prescriptions se font à peu près », explique Marina.
Avant de cofonder Eli Health, l’entrepreneure n’avait été exposée au monde médical qu’à travers son grand-père serbe, qui a dû arrêter ses études en médecine pour cause de guerre, avant de s’établir à Montréal. Chez les médecins et chercheurs, un des aspects qui a le plus étonné Marina depuis le démarrage de son entreprise, c’est l’entraide.
« Je n’imaginais pas trouver autant de gens qui nous écoutent et qui participent, ici et à l’international », souligne-t-elle en précisant que le financement de 3 M$ obtenu jusqu’ici provient du Canada, des États-Unis et de Hong Kong.
La solution en devenir, qui pourrait être commercialisée en 2023, suscite de l’intérêt partout. Il reste des validations scientifiques et cliniques à obtenir ; en matière de santé, la route est longue avant la mise en marché d’un nouveau produit. Marina la fait avec son conjoint, Thomas Cortina, cofondateur d’Eli. Parfois, les investisseurs voient un risque dans leur duo d’amour et d’affaires. Marina y voit surtout des avantages : un couple se fait profondément confiance et partage les mêmes valeurs.