Révélations de Pierre Gervais : malaise dans la salle
Radio-Canada
Il y avait comme un léger malaise dans l’air lundi matin au complexe d’entraînement du Canadien, à Brossard, qui n’avait rien à voir, étonnamment, avec le fait d’être en plein Quartier DIX30, ce qui est déjà source d’inconfort pour les plus hardis d’entre nous.
C’est plutôt Pierre Gervais, ancien gérant d’équipement de l’équipe pendant plus de trois décennies, qui l’a fait naître, malgré lui probablement, mais avec un résultat certain.
Dans son livre Pierre Gervais – Au cœur du vestiaire, écrit par le journaliste Mathias Brunet, le fidèle employé du Tricolore a cassé du sucre sur le dos d’anciens membres de l’organisation. Dans l’ensemble, le bouquin encense bien des joueurs et en épargne d’autres, mais lorsqu’on lance un pavé dans la mare, même dans une très grosse mare, disons un bassin, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des éclaboussures.
Et pour cause. Le passage du livre sur la saison pandémique de 2021 pendant laquelle le CH a atteint la finale de la Coupe Stanley a fait grand bruit. Particulièrement les critiques envers l’entraîneur-chef de l’époque, Dominique Ducharme, qui, affirme l’ancien gérant, ne jouissait pas du respect de ses joueurs et s’était mis rapidement les vétérans à dos.
En ce petit lundi midi, c’est donc armé de ces questions malcommodes, il faut bien l’admettre, qu’ont fait irruption les journalistes dans le vestiaire, cet endroit sacro-saint où, comme à Las Vegas, rien ne devrait transpirer selon le code d’honneur tacite.
Ils n’étaient pas nombreux à répondre aux questions. Ciel, ils ne sont plus que huit à avoir vécu ladite campagne dont certains, comme Jonathan Drouin et Joel Armia, sont actuellement blessés.
Brendan Gallagher et Nick Suzuki ont donc été délégués pour l’exercice et, comme on pouvait s’y attendre, ont défendu de concert leur ancien patron.
Le no 11 du CH, membre le plus ancien de l’équipe, semblait mal à l’aise avec cette omerta brisée.
« Tous les gens qui mettent les pieds dans ce vestiaire font partie d’une famille et Gerv en était un membre important. Et c’est vrai pour tout le monde. Tu aurais voulu que tout le monde paraisse bien (dans le livre), mais malheureusement ce n’est pas ce qui est arrivé. »