Révélations d’un ex-espion chinois: il aurait traqué les faits et gestes d’une cible jusqu’au Canada
TVA Nouvelles
Le fonctionnement interne de la police secrète chinoise et les méthodes utilisées pour traquer les dissidents vivant à l'étranger – y compris au Canada – ont été révélés par un ancien espion, dans le cadre d'une enquête diffusée lundi par ABC Australie dans son émission «Four Corners».
Selon le média australien, c’est la première fois qu’un membre de cette police secrète s’exprime publiquement.
L’ancien espion, identifié sous le nom d’Éric, aurait travaillé comme agent d'infiltration pour une unité au sein de la police fédérale, de l'agence de sécurité chinoise et le ministère de la Sécurité publique, entre 2008 et le début de l’année 2023.
Il s'agit de l'un des principaux outils de répression du Parti communiste chinois, opérant dans le monde entier pour surveiller et faire taire les critiques du parti.
«C’est le département le plus sombre du gouvernement chinois», a confié l’ancien espion qui a fui la Chine et est arrivé en Australie l'année dernière. L’homme de 39 ans aurait raconté son histoire à l'agence d'espionnage nationale australienne.
Éric a raconté qu’il était chargé par ses supérieurs de collecter des renseignements sur toute personne que la Chine considère comme des ennemis de l’État, et dans certains cas, de gagner leur confiance afin qu’ils retournent en Chine pour y être poursuivis.
Les journalistes de «Four Corners» disent avoir vu «des centaines de documents secrets et de correspondances qui étayent l'histoire d’Éric» concernant des missions et des cibles en Chine, en Inde, au Cambodge, en Thaïlande, en Australie ainsi qu’au Canada.
Parmi les dossiers dans lesquels Éric a affirmé avoir participé, il y a celui de Hua Yong. Cet activiste s’est d’abord enfui en Thaïlande, où l’ex-espion s’est rendu pour prendre contact avec lui.
En 2021, Hua Yong a pris la direction du Canada en tant que demandeur d’asile, mais ça n’a pas empêché Éric de continuer sa collecte de renseignement. Ayant gagné sa confiance, il a réussi à amasser de l’information sur son lieu de résidence, ses habitudes de déplacements et ses activités, ce qui est très inquiétant pour Dan Stanton, ancien officier au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).