Réussir un cours à la fin du secondaire malgré un échec: une pratique dénoncée par des syndicats d’enseignants
TVA Nouvelles
Un élève de quatrième secondaire qui échoue en français peut tout de même passer en cinquième secondaire dans cette même matière l’année suivante. S’il réussit alors ce cours, on considérera aussi que l’élève a rétroactivement réussi celui de quatrième secondaire, a appris Le Journal. Cette pratique est dénoncée par des syndicats d'enseignants alors que le ministre Bernard Drainville ne ferme pas la porte à d'éventuelles modifications.
Dans le réseau scolaire, cette façon de faire porte un nom : le «déboulage», peut-on lire dans un document du ministère de l’Éducation envoyé au réseau scolaire en juin 2022. Cette pratique est toujours en vigueur.
Pour obtenir son diplôme d’études secondaires, un élève doit avoir réussi certains cours de quatrième et cinquième secondaire, mais aussi cumuler un certain nombre d’unités spécifiques à chaque cours.
Le «déboulage» consiste à accorder à un élève les unités d’un cours de quatrième secondaire qu’il a échoué s’il réussit l’année suivante dans la même matière, en cinquième secondaire.
Ce processus s’effectue «de façon automatique» dans le système informatique du ministère de l'Éducation pour les cours de français, anglais, éthique et culture religieuse, arts et éducation physique, indique le ministère de l’Éducation dans sa missive.
Il s’agit d’une pratique qui était possible pendant la pandémie, qui a été retirée brièvement par la suite avant d’être remise en place en juin 2022 à la suite «de commentaires reçus des partenaires du réseau scolaire», peut-on lire.
Or la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) s’oppose à ce qu’elle considère être est une façon de «faire passer les élèves par en-dessous».
«On n’a jamais été d’accord avec cette pratique», affirme sa présidente, Josée Scalabrini.
Avant la pandémie, une dérogation semblable pouvait déjà être accordée selon des dispositions prévues à la Loi sur l’instruction publique pour des circonstances particulières, explique la FSE, qui donne l’exemple d’un élève qui échoue un cours en raison d’enjeux de santé ou d’une situation familiale difficile.