Résultats prometteurs pour un nouveau traitement contre l’alzheimer
Radio-Canada
Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly a annoncé mercredi que son nouveau traitement contre l’alzheimer a ralenti, lors d'un essai clinique de grande ampleur, la progression de la maladie, une annonce qui ouvre la voie à une éventuelle commercialisation.
Ces résultats ont été accueillis avec enthousiasme par les experts, qui n'ont pas hésité à saluer l'entrée dans une nouvelle ère pour la prise responsable de la maladie d'Alzheimer, grâce à plusieurs percées récentes.
L'essai clinique, qui comptait 1200 participants ayant entre 60 et 85 ans et n'ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie, a montré une réduction de 36 % du déclin cognitif des patients traités avec le donanemab, selon un communiqué de l'entreprise.
La capacité à accomplir des tâches du quotidien, comme conduire, converser, avoir des loisirs ou gérer ses finances, a également été mesurée. Sur 18 mois, les participants ayant reçu le traitement présentaient une réduction de 40 % du déclin dans leur capacité à réaliser ces tâches.
Eli Lilly a dit prévoir de déposer une demande d'autorisation auprès de l'Agence américaine des médicaments (FDA) dès ce trimestre, et dans le monde aussi vite que possible.
Le traitement peut toutefois entraîner des effets secondaires graves, comme des œdèmes ou des hémorragies cérébrales. Trois participants à l'essai clinique sont décédés, selon le communiqué.
Quand les résultats complets seront publiés dans une revue scientifique, nous pourrons commencer à évaluer attentivement les risques et les bénéfices, et cela aidera à décider si le donanemab doit être donné couramment aux patients, a commenté le Dr Charles Marshall, de l’Université Queen Mary de London.
La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde, et pour laquelle il n'existe aucun traitement permettant une complète guérison. Elle est d'abord caractérisée par des pertes de mémoire, puis les patients perdent peu à peu la capacité de vivre normalement.
Ces résultats confirment que nous entrons dans l'ère du traitement d'alzheimer, s'est réjouie Catherine Mummery, du National Hospital for Neurology and Neurosurgery à Londres. Il sera désormais possible d'espérer de manière réaliste pouvoir traiter et stabiliser une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, avec une gestion de long terme, plutôt que des soins palliatifs et de soutien, a-t-elle ajouté.