Réserve faunique des Laurentides : Wendake appelle au calme et au dialogue
Radio-Canada
La Nation huronne-wendat appelle « au calme » après avoir été taxée de « vandalisme » et de « saccage » dans la réserve faunique des Laurentides. Le grand chef Rémy Vincent demande à son homologue de la Première Nation innue de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique, de s'asseoir avec lui et de régler leur conflit territorial une bonne fois pour toute.
Dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada, le grand chef du Conseil de la Nation huronne-wendat a témoigné de sa tristesse et de sa stupéfaction devant les mots utilisés cette semaine par plusieurs représentants autochtones pour qualifier les événements survenus dans la réserve faunique.
Le chef de la Première Nation de Mashteuiatsh a déclaré que des actes criminels de vandalisme avaient été commis par la Nation huronne-wendat sur des terrains pour lesquels des membres de la communauté innue avaient obtenu des permis d'occupation de leur conseil de bande.
Jeudi, l'ensemble des chefs des nations innue, atikamekw, malécite et abénaquise ont condamnéle saccage des Hurons-Wendat. Selon eux, Wendake aurait ainsi renié les valeurs de partage, de respect et d'entraide entre les Premières Nations.
Ces prises de position ont remué le grand chef Rémy Vincent.
Des mots comme vandalisme, saccage et destruction ont été prononcés à outrance, et allègrement repris par les médias, alors que les actions des derniers jours ne peuvent aucunement être qualifiées ainsi, tant sur le fond que sur la forme, a-t-il déclaré vendredi, avouant être lui-même peiné.
« Je n’accepte pas qu’on nous accuse de violation de nos valeurs ancestrales communes et qu’on tente de nous faire la leçon. »
Le grand chef plaide le droit de sa communauté à l’autodétermination et à son autonomie gouvernementale lorsque d’autres viennent empiéter et chasser sur nos terres. Le fait de vouloir avoir un territoire et de l’occuper est en droite ligne avec la volonté partagée par tous nos peuples de favoriser la transmission des savoirs traditionnels, a-t-il ajouté. La Nation huronne-wendat, a-t-il dit, ne fait pas exception à cette volonté.
On veut demeurer diplomate, a-t-il insisté, précisant que les deux nations ne sont pas dans une confrontation directe. Comme le chef innu Gilbert Dominique plus tôt cette semaine, Rémy Vincent a appelé au calme. Il espère que le dialogue pourra reprendre entre frères et sœurs le plus rapidement possible.