
Réseaux sociaux : des influenceurs noirs dénoncent des écarts de rémunération
Radio-Canada
Qu’ils soient nano ou macro-influenceurs, des créateurs de contenus numériques issus de la diversité dénoncent le double standard selon lequel ceux qui font partie des minorités visibles sont moins bien rémunérés que des influenceurs blancs. Dans le cadre du Mois de l’histoire des noirs, Radio-Canada présente les témoignages de 5 influenceurs de la communauté afrodescendante de l’Ontario.
Sandy Esprit vit à Ottawa et est une influenceuse depuis 4 ans. Avec plus de 11 000 abonnés sur sa page Instagram, la mère de famille présente du contenu axé principalement sur la beauté, et la maternité.
Elle confie avoir fait face à des micro-agressions en ligne que ce soient de la part de trolls ou encore de certaines marques qui invalident son statut d’influenceuse. Quand on dit que le Canada est une place multiculturelle, qu’on embrasse la diversité, l’inclusion [...] ce n’est pas toujours vrai, croit-elle.
« Tout d’un coup, une marque arrive et te dit que ton affaire n'est pas légitime. Ce n’est pas juste non plus de dire ça juste parce que je ne suis pas blanche. [...] Être afro-canadienne, je connais le jeu. »
Jennifer Jackon connue sous le pseudonyme Thejennjackon est aussi Ottavienne. Sa plateforme a atteint plus de 31 000 abonnés sur Instagram et plus de 145 000 sur sa chaîne YouTube. Les défis dans la vie réelle s’appliquent aussi en ligne : le racisme, dit-elle.
« Il y a un écart énorme dans la somme qu'une marque est prête à payer à un influenceur noir et celui qu’elle offrira a un influenceur blanc. J’ai une grande plateforme. J’ai besoin d’être payée équitablement et d’être payée exactement ce que je vaux, pour la quantité de travail que je fournis. Ce sont les plus grands défis »
Selon Priya Chopra, fondatrice de l’entreprise Double Shot, une agence de gestion d’influenceurs et de talents, il ne fait aucun doute qu'il existe un écart de rémunération.
Bien qu'il soit difficile de quantifier l'écart au Canada, une récente étude rapportait qu'aux États-Unis, l'écart de rémunération entre les influenceurs blancs et les influenceurs PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur) était de 29 %. Si l'on se concentre spécifiquement sur l'écart entre les influenceurs blancs et noirs, l'écart se situerait à 35 %.
Grâce à nos recherches, nous avons découvert que les influenceurs [PANDC] sont également plus susceptibles de sous-coter leur travail, en particulier lorsqu'ils ne sont pas représentés par une agence, note Mme. Chopra.