Réseau public : les psychologues veulent diminuer la pression dans les urgences
Radio-Canada
Les psychologues du réseau public estiment être en mesure de contribuer à diminuer la pression sur les urgences en évitant de nombreuses visites. Pour ce faire, il faut toutefois freiner leur exode vers le privé et améliorer l'accès aux psychologues dans le réseau public, martèle la Coalition des psychologues du réseau public québécois.
Il y a en beaucoup qui doivent se présenter aux urgences en raison de problématique de santé mentale, constate la présidente de la coalition, la psychologue et neuropsychologue Karine Gauthier.
S’ils avaient pu voir un psychologue plus tôt dans leur parcours, ils n'auraient pas eu à se rendre. On parle de 215 000 visites à l'urgence en 2020 par rapport à des problèmes de santé mentale, prévient la psychologue.
Sans dire que les psychologues auraient pu éviter toutes ces visites, ils auraient certainement permis de diminuer ce chiffre, estime la Dre Gauthier. L'urgence n'est pas l'endroit idéal, autant pour la personne qui se présente qui est en grande détresse et le personnel. Les psychologues pourraient contribuer à diminuer [les visites].
Actuellement, il existe un délai de 6 à 24 mois avant une rencontre avec un psychologue dans le réseau public. Ça veut dire souvent une détérioration de la condition [du patient]. Lorsqu'on est rendu à demander de l'aide [...], on mériterait d'avoir l'aide rapidement parce que ce n'est pas facile d'admettre qu'on a besoin d'aide, croit la coalition.
Pourtant, le Québec ne manque pas de psychologues, selon la coalition. On en a presque quatre fois plus qu'en Ontario. C'est la province avec le plus de psychologues par habitant, estime Karine Gauthier. Or, 75 % des finissants choisissent le privé dès la sortie de l'école.
Marie-Joëlle Beaudoin, doctorante en psychologie à l’UQAMUniversité du Québec à Montréal et présidente de la fédération interuniversitaire des étudiants en psychologie, a fait son choix. Elle a déjà décidé de ne pas se diriger vers le réseau public. Un choix difficile, puisque sa famille a évolué dans le réseau.