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Rénovation et construction d’écoles : du sable dans l’engrenage au Québec
Radio-Canada
La surchauffe du milieu de la construction n’embête pas seulement ceux qui souhaitent rénover leur maison. Elle touche tout le secteur public depuis des mois et a frappé de plein fouet le secteur scolaire l'été dernier.
Au total, 66 appels d’offres, dont sept pour des projets de construction ou d'agrandissement d’écoles, ont été annulés en raison de facteurs liés à la crise dans le milieu de la construction, selon des informations transmises à Radio-Canada par une quarantaine de centres de services scolaires (CSS).
Dans plusieurs cas, ces contretemps entraîneront des retards dans la réalisation de ces projets, alors que la vétusté des écoles du Québec est encore criante.
Le plus souvent, les motifs invoqués pour l’annulation des appels d’offres sont l’absence ou le manque de soumissionnaires, voire des soumissions beaucoup plus élevées que les budgets alloués.
Dans certains cas, les dépassements de coûts projetés étaient majeurs. L’abandon de l’appel d’offres pour le projet d’agrandissement de l’école des Avenues à Sherbrooke, en Estrie, en est un exemple éloquent.
Seuls deux entrepreneurs ont soumissionné pour ce chantier alors que, pour ce genre de projet, nous avions l’habitude d’avoir au moins quatre ou cinq soumissionnaires, a écrit dans un courriel Donald Landry, directeur des communications du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke.
La soumission la plus basse s’élevait à près de 7 millions de dollars, alors que le montant budgété était de 4,1 millions de dollars, ce qui représentait 70 % de coûts supplémentaires. Le projet a été annulé, car le dépassement de coûts est trop important, a indiqué M. Landry avant d’ajouter que son centre de services scolaireCSS discute actuellement avec le ministère de l’Éducation pour relancer ou pour modifier le projet avorté.
Au Centre de services scolaire des Laurentides, depuis le début de 2021, le directeur des ressources matérielles, Marc-Antoine Brissette, a dû annuler quatre appels d'offres parce qu’aucun soumissionnaire ne s’était manifesté. Et il est en négociations avec le gouvernement pour bonifier le budget d’agrandissement d’une école primaire sur son territoire.
Avant, les gens se battaient pour venir travailler chez nous. Maintenant, il faut être plus attractif, résume M. Brissette. Il s’est donc résolu à payer davantage, parfois 20 % ou 30 % supplémentaires, pour des travaux indispensables.