Réfugiés afghans : des ONG attendent encore une stratégie claire du gouvernement
Radio-Canada
Des organismes et individus qui œuvrent à faire venir des réfugiés afghans au pays lancent un cri du cœur : le gouvernement, disent-ils, doit passer à la vitesse supérieure. Un message qui s’accompagne d’idées pour accélérer le processus.
Un peu plus de 4000 Afghans ont rejoint le Canada sur les 40 000 que le gouvernement Trudeau s’est engagé à accueillir.
Parmi ceux récemment arrivés, un groupe d’environ 250 Afghans parrainés par le privé a atterri à l’aéroport Pearson de Toronto début décembre. Ehsanullah Sahil, nouvellement résident de Niagara Falls en Ontario, était dans cet avion.
Dans son cas, le périple aura duré huit ans. Le jeune homme de 33 ans a travaillé comme interprète pour les Canadiens et les Américains, jusqu’à ce qu’il soit contraint de fuir l’Afghanistan pour sa sécurité.
Arrivé en Indonésie en 2014, il passe plusieurs années dans un camp de détention – un bâtiment conçu pour accueillir 150 personnes, mais où le double s'entassait, confie-t-il, et d’où il n’avait le droit de sortir qu’une à deux fois par année. Beaucoup de mes amis ont eu des problèmes mentaux, sont tombés malades.
C’est à travers les médias sociaux qu’il entre en contact avec des Canadiens qui deviendront ses parrains. Parmi eux, Wendy Long, fondatrice du groupe Afghan-Canadian Interpreters qui, depuis 2017 déjà, avant la création des programmes d’immigration et humanitaire spéciaux, travaillait à relocaliser des Afghans.
Sahil est un des premiers interprètes pour qui j’ai pu faire quelque chose de concret, dit-elle.
L’ex-interprète a appris le mois dernier seulement, dans un mélange de joie et de confusion qu’il peine à décrire qu’il s’envolerait enfin pour le Canada. Après huit ans à être sans emploi, à ne plus être traité comme un être humain, à ne pas pouvoir voyager, j’étais vraiment heureux.
Mais aujourd’hui, alors qu’il commence une nouvelle vie, il pense aussi à tous ses compatriotes restés derrière.