Réforme du système de santé : 20 % de la solution passe par le privé, selon Legault
Radio-Canada
Le plan de « refondation » du réseau de la santé que présentera le gouvernement Legault dans les prochaines semaines fera une place importante au secteur privé, à en juger par les propos tenus mardi par le premier ministre, de retour à l'Assemblée nationale après une pause de deux semaines.
Je dirais qu'à peu près 80 % des solutions pour améliorer le système de santé, ça passe par le public, mais il y a un 20 %, à peu près, qui passe par le privé, a déclaré François Legault lors de la période des questions, en après-midi.
Le premier ministre répondait ainsi à une interpellation du chef parlementaire péquiste, Joël Arseneau, qui souhaitait en savoir plus après la publication en fin de semaine d'une série d'entrevues accordées par le ministre de la Santé, Christian Dubé, au cours desquelles celui-ci a notamment confié vouloir faire plus de place au privé.
Ce plan sera déposé au cours des prochaines semaines, a reconfirmé M. Legault, mardi. Car il y a beaucoup de choses à changer, a-t-il souligné, évoquant un taux trop élevé d'infirmières à temps partiel (40 %) et une nécessaire décentralisation.
Cela dit, le premier ministre pense aussi que le privé peut aider à améliorer la situation dans le réseau de la santé.
« Quand on parle de certaines expériences qui ont été faites dans le domaine des cataractes, des genoux, de certaines chirurgies qu'on est capable de regrouper, eh bien, on arrive à avoir des coûts par épisode de soins qui sont moins élevés au privé. Et ça vient stimuler aussi le public pour être capable d'être aussi efficace. »
Son vis-à-vis péquiste n'est pas tout à fait du même avis. La réalité, c'est que le privé risque de faire couler le service public, le réseau public, a déclaré Joël Arseneau, mardi, au Parlement. Chaque professionnel de la santé qui va au privé, évidemment, manque au public. La solution du privé, c'est de la poudre aux yeux.
En outre, dit-il, le premier ministre oublie, dans ses exemples, de mentionner celui de la pénurie d'infirmières au Québec, qui est directement lié au parasitage des ressources des agences privées.
Notre dépendance aux agences privées mine les services offerts au public, c'est l'évidence même, en plus de nous coûter 1 milliard de dollars par année, a soutenu M. Arseneau.