Réforme électorale : T.-N.-L. mise en garde contre les failles du vote par Internet
Radio-Canada
Terre-Neuve-et-Labrador ne devrait pas adopter un système de vote en ligne, prévient le commissaire provincial à l’information.
Michael Harvey en fait la recommandation dans une lettre au ministre de la Justice, qui entame une révision de la loi électorale.
Les gouvernements qui ont étudié de manière approfondie le vote par Internet, et en particulier les risques de sécurité et de confidentialité qui y sont liés, ont identifié de graves problèmes, écrit le commissaire dans la lettre datée du 21 janvier dernier.
Michael Harvey reconnaît que le gouvernement veut éviter le chaos du dernier scrutin, quand le vote en personne a été annulé en raison d’une éclosion de COVID-19. Le taux de participation des dernières élections a finalement été le pire de l’histoire provinciale et depuis avril dernier, le ministre de la Justice, John Hogan, préside un comité multipartite qui se penche sur l’accès au vote.
Le commissaire soutient que si la province met en œuvre un système de vote par Internet, il sera plus difficile de s’assurer que chaque électeur soit bel et bien la personne qu’il prétend être et que le vote reste anonyme.
Les gens se disent, "Je peux m'acheter une voiture sur mon téléphone, je peux obtenir une hypothèque sur mon téléphone. Pourquoi je ne peux pas voter sur mon téléphone?" explique-t-il. Il faut savoir que le vote par Internet est différent. [...] Il doit être à la fois anonyme et vérifiable.
« Le système actuel [le scrutin en personne] est très élégant. On vérifie l’identité de l’électeur, la personne passe derrière un rideau et il met son bulletin dans l’urne de façon anonyme. L’urne est scellée et personne ne peut dire qui a voté pour quel candidat. »
Il soutient qu'avec un système numérique, les électeurs auraient besoin de s’identifier avec un nom d’utilisateur ou un code qui serait lié à leur bulletin de vote.
Un livre blanc (Nouvelle fenêtre) publié en 2020 par le Commissariat à l’information et à la protection de la vie privée indique que l’adoption du vote en ligne pourrait aussi miner la confiance du public envers le système électoral.